Assistance médicale à la procréation -Techniques particulières

Les techniques présentées dans ce paragraphe sont l’éclosion assistée, l’IMSI, la maturation in vitro (MIV) et les cycles naturels. En l’absence d’études scientifiques randomisées portant sur de grands effectifs, les publications ont apporté des informations insuffisantes, ne permettant pas de préciser les indications pour lesquelles ces techniques pourraient confirmer leur utilité clinique.

Tableau AMP84. AMP issue de techniques particulières : part des tentatives réalisées en France en 2018

L’IMSI est une technique particulière d’ICSI qui consiste à « sélectionner » les spermatozoïdes destinés à être micro injectés selon leur morphologie examinée à un fort grossissement.

L’IMSI a été utilisée au cours de 3 196 ICSI en 2018 dans 44 centres, soit environ 8% des ICSI réalisées. Cette pratique est stable (

Tableau AMP87

).

Les taux d’accouchement par ponction (ICSI) et par décongélation (TEC) sont respectivement de 21,5% et 21%, soit globalement comparables à ceux obtenus en général après ICSI.

Ces résultats ne peuvent pas être interprétés sans tenir compte du contexte de l’infertilité pour lequel l’IMSI a été réalisée, contexte que les rapports annuels d’activité ne permettent pas de connaître. Il est vraisemblable que cette technique, lourde et coûteuse, est plus souvent utilisée dans des situations d’échecs antérieurs répétés que de première intention.

Au total, l’IMSI aura permis la naissance de 1022 enfants en 2018 (

Tableau AMP88

).

Tableau AMP85. AMP avec IMSI : Répartition des centres ayant pratiqué cette technique selon leur activité de 2015 à 2018
Tableau AMP86. AMP avec IMSI : répartition de l'âge des femmes à la ponction de 2015 à 2018
Tableau AMP87. AMP avec IMSI : grossesses, issues de grossesses et accouchements selon la technique de 2015 à 2018
Tableau AMP88. AMP avec IMSI : issues d'accouchements de 2015 à 2018

L’éclosion du blastocyste permettant son implantation sur la muqueuse utérine est un processus physiologique qui pourrait être défaillant dans certaines situations et conduire à des échecs répétés après transfert d’embryons. L’éclosion assistée est un geste réalisé sur les embryons immédiatement avant leur transfert, consistant à ouvrir une brèche sur une partie de la zone pellucide et qui vient se substituer au processus naturel.

En 2018 (

Tableau AMP91

,

Tableau AMP92

), l’éclosion assistée a été utilisée au cours de 932 transferts d’embryons après FIV hors ICSI et ICSI et 403 TEC. Pratiquée dans 17 centres, l’éclosion assistée a permis la naissance de 319 enfants.

Les taux de grossesse évolutive par transfert sont respectivement de 26,7% après FIV et 23,8% après ICSI et de 18,1% après TEC.

Tableau AMP89. AMP avec éclosion assistée : Répartition des centres ayant pratiqué cette technique selon leur activité de 2015 à 2018
Tableau AMP90. AMP avec éclosion assistée : répartition de l'âge des femmes à la ponction de 2015 à 2018
Tableau AMP91. AMP avec éclosion assistée : grossesses, issues de grossesses et accouchements selon la technique de 2015 à 2018
Tableau AMP92. AMP avec éclosion assistée : issues d'accouchements de 2015 à 2018

Elle consiste à prélever des ovocytes immatures au cours de cycles non ou faiblement stimulés. La maturation réalisée en laboratoire peut aboutir à une ICSI ou une cryoconservation. Proposée dans l’objectif de prévenir les effets de l’hyperstimulation ovarienne et du déclenchement dans certaines pathologies ovariennes ou dans le cadre de la préservation de la fertilité, elle se heurte à une maîtrise encore insuffisante des conditions de la maturation ovocytaire in vitro. Elle est peu utilisée du fait de faibles résultats et seuls 12 centres d’AMP y ont eu recours en 2018.

Le recours à la MIV a concerné 131 tentatives (FIV, ICSI, TEC), avec au total 72 transferts embryonnaires et 9 enfants en sont issus (

Tableau AMP95

 et 

Tableau AMP96

).

Tableau AMP93. AMP avec maturation in vitro : Répartition des centres ayant pratiqué cette technique selon leur activité de 2015 à 2018
Tableau AMP94. AMP avec maturation in vitro : répartition de l'âge des femmes à la ponction de 2015 à 2018
Tableau AMP95. AMP avec maturation in vitro : grossesses, issues de grossesses et accouchements selon la technique de 2015 à 2018
Tableau AMP96. AMP avec maturation in vitro : issues d'accouchements de 2015 à 2018

De façon classique, un traitement d’hyperstimulation ovarienne contrôlée est administré dans les tentatives de FIV avant la ponction d’ovocytes. Toutefois, certaines fécondations in vitro sont réalisées sans hyperstimulation ovarienne contrôlée préalable ou avec au plus une stimulation très douce voire mono folliculaire.

Proposés dans des situations particulières où l’hyperstimulation est considérée comme inefficace ou dangereuse, ces cycles naturels, réalisés dans 47 centres, représentent 282 tentatives (soit environ 0,5% des fécondations in vitro) en 2018.

La technique paraît peu efficace mais elle est souvent proposée comme alternative à l’arrêt de la prise en charge. En 2018, toutes techniques confondues, les taux de grossesse et d’accouchement par ponction sont respectivement de 15% et 9%. Lorsqu’un transfert est possible, les taux de grossesse et d’accouchement par transfert sont respectivement de 26% et 17%.
 
Les cycles « naturels » ont permis en 2018 la naissance de 28 enfants. 

Les données 2016 et 2017 décrivant l’activité des cycles naturels ne sont pas disponibles.

Tableau AMP97. AMP avec cycles naturels : répartition de l'âge des femmes à la ponction de 2015 et 2018
Tableau AMP98. AMP avec cycles naturels : grossesses, issues de grossesses et accouchements selon la technique de 2015 et 2018
Tableau AMP99. AMP avec cycles naturels : issues d'accouchements de 2015 et 2018