Diagnostic génétique post-natal -Activité de cytogénétique

L’activité de cytogénétique postnatale augmente en 2019 en comparaison avec les années précédentes avec 69 040 individus qui ont bénéficié d’un caryotype ou d‘une FISH (

Tableau POSTNATAL3

). Avec 66 422 examens en 2019, le caryotype reste très pratiqué en génétique postnatale (

tableau POSTNATAL4

) et on observe une progression de 2,4% par rapport à l’année 2018. Les analyses d’hybridations in situ en fluorescence (FISH) sont souvent réalisées en complément d’un caryotype. Les FISH réalisées dans le cadre de validation de résultats de puces ne sont pas comptabilisées ici.

Les grands groupes d’indications sont présentés dans les 

tableau POSTNATAL4

 et 

tableau POSTNATAL5

 et la 

figure POSTNATAL2

. Depuis 2016, les indications « don de gamètes » et « recherche d'une anomalie constitutionnelle suite à la réalisation d'un examen somatique » ont été ajoutées au tableau. Auparavant comptabilisées dans « autre », elles ont été individualisées du fait de leur fréquence.

Les examens de cytogénétique postnatale les plus souvent prescrits portent sur l’indication « troubles de la reproduction » (46 439 caryotypes et 6 537 FISH). Le nombre de caryotypes pour cette indication augmente régulièrement depuis 2015 (+14,3%). L’augmentation a été de 3,8% entre 2018 et 2019.

Les examens du caryotype pour l’indication « don de gamètes » qui avaient augmenté de 24,3% entre 2016 et 2018 se sont stabilisés en 2019. Le taux d’anomalies diagnostiquées est 0,7% pour les anomalies équilibrées et 0,5% pour les anomalies déséquilibrées, ce qui est attendu car il ne s’agit pas ici de patients mais de donneurs potentiels dont le profil se rapproche de celui de la population générale.

Concernant l’indication « Déficience intellectuelle, malformation, anomalies du développement », le nombre d’examens de cytogénétique par caryotype après avoir chuté régulièrement depuis plusieurs années : -33,0% entre 2014 et 2018 a augmenté en 2019 (+4% vs 2018) retrouvant un niveau comparable à celui de 2017. Pour cette indication le pourcentage d’anomalies déséquilibrées diagnostiquées est de 13,2%. Cette remontée du nombre d’examens sera à confirmer sur l’année 2020.
 

Tableau POSTNATAL4. Activité de cytogénétique postnatale en 2019
Tableau POSTNATAL5. Évolution de l'activité de cytogénétique postnatale selon l'indication du prélèvement entre 2015 et 2019
Figure POSTNATAL2. Fréquence des anomalies identifiées par caryotype selon l'indication et le type d'anomalie en 2019
Tableau POSTNATAL6. Évolution de la fréquence des anomalies identifiées par caryotype entre 2015 et 2019

En plus de ces grands groupes d’indications définis en collaboration avec les sociétés savantes de cytogénétique, l’Agence de la biomédecine recueille spécifiquement le nombre de cas de trisomies 21 diagnostiquées en génétique postnatale lorsqu’il n’y a pas eu de diagnostic durant la période prénatale (tableaux POSTNATAL 7 à 10). Cette donnée fait partie du dispositif global de suivi du dépistage de la trisomie 21 et fait l’objet d’une analyse dans ce contexte (cf. rapport annuel d’activité de diagnostic prénatal).

L’absence de diagnostic prénatal correspond à plusieurs situations : soit des femmes ayant eu un dépistage positif et ne souhaitant pas avoir de diagnostic, soit des femmes ayant eu un faux négatif du dépistage prénatal, soit des femmes n’ayant eu ni dépistage par marqueurs sériques maternels ni diagnostic au cours de leur grossesse.

Le parcours prénatal des femmes reste difficile à connaître et le taux de parcours inconnu est très important.

En 2019, dans de telles situations, 413 enfants ont été diagnostiqués porteurs d’une trisomie 21 en postnatal. Une tendance vers la diminution de ce chiffre semble se dégager lorsqu’on suit l’évolution depuis 2017.

Parmi ces naissances, le parcours prénatal des femmes est inconnu pour près de 35% d’entre elles. Parmi celles dont le parcours est connu, 46,5% des femmes n’avaient pas réalisé de dépistage par marqueurs sériques maternels. Parmi les 144 femmes avec un dépistage par marqueurs sériques maternels, 35 avaient un risque inférieur à 1/1000 (faux négatifs), soit 26% des femmes avec un seuil de risque renseigné, dont 30 issus de tests combinés du 1er trimestre et 3 de tests du 2nd trimestre.

En 2019, le dispositif de dépistage prénatal de la trisomie 21 a évolué en introduisant l’ADNlcT21 selon les modalités précisées par l’arrêté relatif aux bonnes pratiques.

Les informations relatives aux résultats du dépistage d'aneuploïdies sur l'ADN fœtal circulant dans le sang maternel (ADNlcT21) montrent que 5 enfants sont nés avec une trisomie 21 alors que le dépistage génétique non invasif avait donné un résultat négatif et 1 après un résultat non exploitable. Pour rappel, 75 653 dépistages génétiques non invasifs avaient été réalisés en France en 2018 (voir rapport d’activité de génétique prénatale). L’interprétation de ce résultat est donc difficile et doit se faire dans le cadre plus large du suivi du dépistage.
 

Tableau POSTNATAL7. Suivi du nombre de trisomies 21 diagnostiquées par caryotype postnatal(1) entre 2015 et 2019
Tableau POSTNATAL8. Parcours prénatal pour les marqueurs sériques maternels(1) des trisomies 21 diagnostiquées par caryotype postnatal(2) en 2019
Tableau POSTNATAL9. Résultat du dépistage prénatal des trisomies 21 diagnostiquées par caryotype postnatal(1) en 2019
Tableau POSTNATAL10. Résultat du dépistage d'aneuploïdies sur ADN fœtal circulant dans le sang maternel que ce soit en dépistage primaire ou après utilisation des marqueurs sériques maternels des trisomies 21 diagnostiquées par caryotype postnatal(1) en 2019