Assistance médicale à la procréation -Contexte viral

L’AMP peut être proposée aux couples dont l’un des membres (ou les deux) est infecté par le VIH et/ou par le virus de l’hépatite B ou C. Dans ces indications, le recours à l’AMP est destiné à permettre à ces couples d’avoir un enfant dans les meilleures conditions tout en protégeant le conjoint et l’enfant de la contamination et/ou à traiter l’infertilité des couples. Ces activités sont réalisées en toute sécurité dans des centres ayant mis en place des procédures et des circuits adaptés conformément aux règles de bonnes pratiques en AMP.

425 tentatives d’AMP (FIV hors ICSI et ICSI, IIU et TEC) pour les patients infectés par le VIH ont été déclarées en 2018 et 47 enfants sont nés (

Tableau AMP100

).

La diminution de l’activité de fécondation in vitro dans le contexte VIH (596 tentatives d’AMP en 2015) s’explique par la mise en place des nouvelles thérapeutiques entraînant la négativation prolongée de la charge virale chez les patients traités. L’AMP est dorénavant plus souvent proposée pour répondre à un problème d’infertilité que pour éviter le risque de transmission virale au conjoint ou à l’enfant.

Tableau AMP100. Prise en charge des patients VIH+ (avec ou sans co-infection avec d'autres virus) en 2018 quelle que soit la technique d’AMP
Figure AMP23. AMP en contexte viral en 2018 : prise en charge des couples où seul l'homme est infecté par le VIH
Figure AMP24. AMP en contexte viral en 2018 : prise en charge des couples où la femme seule ou les deux membres du couple sont infectés par le VIH

Tableau AMP101. Prise en charge des patients VIH+ ou co-infection VIH en 2018
Tableau AMP102. Évolution de la prise en charge des patients VIH+ ou co-infection VIH

Les 1 704 tentatives d’AMP réalisées pour des couples dont au moins l’un des membres est infecté par le VHC et/ou le VHB ont permis la naissance de 272 enfants (

Tableau AMP103

). L’activité augmente régulièrement avec 1 201 tentatives en 2015 et 1 591 en 2017.

Tableau AMP103. Prise en charge des patients VHC / VHB en 2018 quelle que soit la technique d’AMP
Figure AMP25. AMP en contexte viral en 2018 : prise en charge des couples où l'un des deux membres est infecté par le VHC ou le VHB
Tableau AMP104. Prise en charge des couples dont au moins un des deux membres est infecté par le VHC(1) et/ou VHB(2) en 2018
Tableau AMP105. Évolution de la prise en charge des couples dont au moins un des deux membres est infecté par le VHC(1) et/ou VHB(2)

Dans les départements français d’Amérique (DFA), pendant toute la durée de l’épidémie Zika, en 2016 et au début 2017, conformément aux recommandations de l’Agence de la biomédecine, les tentatives d’AMP (insémination artificielle, fécondation in vitro ou transfert d’embryons congelés) ont été différées de façon à éviter de mener une grossesse dans une zone de circulation active du virus et d’exposer ainsi l’enfant aux risques de malformations sévères liées à l’infection par le virus Zika.

Les recommandations de l’Agence de la biomédecine s’appliquaient également aux patients résidant en DFA et souhaitant être pris en charge dans un centre d’AMP de métropole.

En revanche, dans certaines situations où le report de la tentative était susceptible d’entraîner une véritable perte de chance pour le couple par exemple en raison de l’âge de la femme ou de son statut ovarien, la conservation des gamètes pouvait être envisagée dans les DFA comme en métropole, sous certaines conditions clairement définies.

L’activité d’AMP a été limitée à la conservation de gamètes dans les centres clinico-biologiques qui disposent d’un circuit d’AMP en contexte viral. En 2017, l’activité a pu reprendre progressivement pour les patients résidant aux Antilles ou en Guyane. Pour les couples ayant été exposés lors d’un séjour dans une zone de circulation active du virus Zika, il était recommandé de rechercher la présence de virus dans la préparation finale des spermatozoïdes avant d’utiliser celle-ci pour la tentative d’AMP.

Depuis février 2018, pour les personnes dont la dernière exposition au virus Zika date de moins d’un an du fait de leur lieu de résidence ou d’un séjour dans une zone de catégories 1 et 2 de l’ECDC  ou du fait de l’exposition du partenaire, l’AMP peut être réalisée sous certaines conditions qui tiennent compte des risques vectoriels et sexuels de contamination. De ce cas, des paillettes de spermatozoïdes sont conservées dans l’attente de résultats.
    
Étant donné la chronologie de l’épidémie et des recommandations en cas de risque d’exposition au virus Zika, l’activité globale de conservation des spermatozoïdes pour les couples résidant dans un DFA a logiquement augmenté notablement en 2016 et 2017 puis diminué en 2018 (

Tableau AMP106

). De même, les tentatives d’AMP en contexte viral Zika pour les couples résidant dans un DFA et ceux dont l’homme a séjourné en zone de circulation du virus ont augmenté en 2017 et sont très faibles en 2018 (

Tableau AMP107

).

Tableau AMP106. Activité de conservation des gamètes en cours de projet d'AMP pour des couples résidant dans un département français d'Amérique (DFA)
Tableau AMP107. Tentatives d'AMP réalisées en contexte viral ZIKA pour des couples résidant dans un département français d'Amérique (DFA)
Tableau AMP108. Activité d'AMP réalisée en contexte viral ZIKA après un séjour* de l'homme dans une zone de circulation active du virus ZIKA