Organes -Le prélèvement d’organes en vue de greffe

Les définitions des méthodes se trouvent dans la rubrique « Données générales et méthodes »
 

Les grandes tendances de l’année sont les suivantes :

  • Pour l’ensemble des donneurs décédés (donneurs décédés en état de mort encéphalique et ceux décédés après arrêt circulatoire) : en 2019, le taux global de prélèvement au niveau national est de 28,5 par million d’habitants (pmh) pour une population de 67 547 998 habitants. Le taux global est donc légèrement supérieur à celui de 2018 (28 pmh). Si le nombre de prélèvements de donneurs en état de mort encéphalique reste globalement stable, on constate une nouvelle baisse de prélèvements portant essentiellement sur les donneurs vivants ( Figure P1 ), alors que les prélèvements de type Maastricht 3 continuent à augmenter.
  • Pour les sujets décédés en état de mort encéphalique (EME) seuls, 2019 a vu son taux national de prélèvement légèrement baisser avec 25,6 donneurs prélevés pmh (25,9 en 2018) ( Tableau P1 ). Le taux de conversion (ratio entre le nombre de prélèvement et le nombre de recensement) défini comme un des objectifs d’efficience du plan greffe 2017/2021 reste stable à 49,8%. De même le nombre de donneurs, dont au moins un organe a été prélevé, mais aucun n’a été greffé diminue très sensiblement ( Tableau P9 ) et ce nombre reste très bas comparé aux données internationales. Le taux d’opposition à 30,5% ( Tableau  P2 ) reste stable vs 2017 et 2018. C’est l’un des plus bas constaté depuis ces 5 dernières années (33% en 2016). Même si le chiffre reste faible (43 cas), on constate une persistance de l’élévation des refus médico-légaux et administratifs depuis 2016. 
  • La part pédiatrique du prélèvement diminue en 2019 à 2,6% vs. 3,6% en 2017 et 2018. Le nombre de donneurs prélevés ayant abouti à une greffe reste faible depuis 10 ans.
  • Pour les sujets décédés après arrêt circulatoire suite à un arrêt cardiaque inopiné (DDAC-MI-II) : le prélèvement sur ce type de donneurs mis en place en 2006 reste superposable en 2019 (18) à 2018 (17). Cependant, il reste très inférieur aux chiffres 2017 (38). Le programme de greffe hépatique a été suspendu en 2017, en raison de mauvais résultats sur le suivi de la cohorte. L’objectif est une amélioration qualitative en limitant l’activité de prélèvement à des centres expérimentés ( Tableau P22 ).
  • Par organe ( Tableau P9 Tableau P11a  et  Tableau P18 ) et selon l’âge ( Tableau P10 ) pour les donneurs EME :
    • En 2019, on observe une stabilisation du ratio de donneurs, dont au moins un rein a été greffé à 87% (versus 87,1% en 2018). Le coût et l’organisation technique et logistique de la mise sous machines à perfusion sont probablement les facteurs limitants de son développement, malgré un accompagnement et un déploiement larges.
    • Le ratio de donneurs dont le foie a été greffé est stable à 70,6% en 2019.
    • Pour le cœur, le ratio de donneurs dont le cœur a été greffé diminue à 25,2% cette année (vs. 26,3% en 2018).
    • Concernant les poumons, la situation est stable avec un ratio de donneurs dont au moins un poumon a été prélevé et greffé à 20,5%. Le ratio de donneurs dont au moins un poumon a été prélevé mais aucun n’a été greffé reste également stable à 1,2% en 2019 pour un nombre de greffes quasi-identique. 
    • Le prélèvement pancréatique a légèrement augmenté en 2019 (122 pancréas prélevés vs. 117 en 2018).
    • La moyenne d’âge des donneurs EME prélevés en 2019 est de 58,3 ans, soit une légère hausse cette année (+ 0,9 an vs. 2018). On constate une stabilité globale de la répartition par classe d’âge, avec cependant une discrète hausse de la part des donneurs de plus de 65 ans et une baisse de 1% du ratio de donneurs pédiatriques. L’évolution des caractéristiques des donneurs EME tend depuis plusieurs années, vers une augmentation progressive de leur moyenne d’âge, et donc une augmentation des facteurs de risque d’échec de la greffe en lien avec les comorbidités associées ( Tableau P11a - Tableau P11e ). L’étude, réalisée par l’Agence de la biomédecine publiée en 2018, sur le devenir des reins à critères élargis mis sous machine depuis le début du programme, confirme l’effet protecteur de la perfusion des reins des donneurs à critères élargis. En 2019, le nombre d’organes prélevés et greffés par donneur reste stable à 3,06 en moyenne ( Tableau P18 ).
  • Les causes de décès des donneurs EME recensés évoluent peu, avec cette année une hausse des étiologies vasculaires (57,7% en 2019 vs. 55,5% en 2018), et une baisse des étiologies anoxiques (19,2% en 2019 vs. 20,3% en 2018) ( Tableau P3 ). 

Des pistes d’amélioration ont été évoquées et déployées avec le plan greffe depuis 2017. Elles reposent sur les actions suivantes :

  • L’amélioration du recensement des donneurs en s’appuyant sur l’analyse régionale des résultats du programme Cristal Action, et l’analyse des données du PMSI.
  • La baisse du taux d’opposition en rapport avec la mise en place des nouvelles modalités d’expression du refus, les règles de bonnes pratiques et l’analyse des entretiens et les campagnes de communication sur la loi. La formation à l’entretien reste un objectif majeur, mais nécessite un recours aux techniques pédagogiques par simulation nécessitant plus de moyens humains et de temps.
  • La mise en place de Cristal Image, comme aide à la décision pour l’acceptation ou non des greffons par les équipes de greffe.
  • La poursuite du déploiement du programme Maastricht 3, avec conventionnement de nouveaux centres, formation des équipes et suivi des évènements indésirables. L’extension au prélèvement de pancréas a été mise en place en 2018.
  • La nécessité de relancer l’activité à partir du donneur vivant, en identifiant les freins organisationnels, et les besoins en postes de coordination infirmière en lien avec les programmes de pratique avancée. Le don croisé (selon l’évolution de la loi de bioéthique) stagne dans la configuration actuelle, et la mutualisation des paires éligibles avec la Suisse, n’a pas permis d’augmenter le nombre de paires disponibles.
Figure P1. Evolution du prélèvement par type de donneur en France

Activité de prélèvement en 2019

Le nombre de sujets en état de mort encéphalique (SME) déclarés à l’Agence de la biomédecine (ou donneurs recensés) a été de 3471 (

Tableau P1

,

Figure P2

), soit un taux national de recensement de 51,4 donneurs recensés pmh contre 51,8 pmh en 2018. Le nombre de donneurs prélevés est resté globalement stable (1729 en 2019 vs 1743 en 2018). Le taux de conversion égal à 49,8% est en rapport avec la stabilité du taux d’opposition à 30,5%.
 
Le nombre de donneurs en mort encéphalique prélevés a diminué très légèrement en France en 2019 de 14, puisque 1729 donneurs ont effectivement été prélevés (

Tableau P1

). La part de la population décédée à l’hôpital reste à 4,13‰. Les causes de non prélèvement ont peu changé en nombre (

Tableau  P2

). 

Une meilleure allocation des organes issus de donneurs porteurs de marqueurs viraux sans pathologie active est probablement une piste encore peu utilisée, malgré l’utilisation des tests en urgence, avec l’amélioration de l’accès aux données d’anatomopathologie au cours des examens extemporanés (foie) et le développement de la mise en place du fibroscan.

L’augmentation des prélèvements dans le cadre du programme Maastricht 3 (cf. chapitre spécifique) a partiellement compensé la discrète baisse du prélèvement observée en 2019, sachant qu’il n’est pas souhaitable sur un plan éthique, et sur un plan médical, d’aboutir à une inversion entre ces possibilités de don, qui doivent demeurer complémentaires.

Les causes de non prélèvement des donneurs

Les causes de non prélèvement sont multiples. La loi sur les modalités d’expression du refus a été modifiée en 2017. Le taux d’opposition national brut parmi les SME recensés est de 30,5% (soit 1059 donneurs non prélevés pour ce motif vs. 1046 en 2018). Ce chiffre est stable depuis 2 ans. L’opposition en tant qu’expression de la position du défunt de son vivant représente 48,9% des oppositions et le refus du représentant légal 4,7% (

Tableau P7

). Le refus après recueil auprès des proches de la position du défunt et sa transcription doit faire l’objet d’une analyse spécifique. Depuis 2017, les situations conflictuelles ou sans possibilité de dialogue avec les proches du défunt sont exprimées par la formulation : Contexte n'ayant pas permis d'aboutir au prélèvement. 
Ce taux est très variable pour une même région d’une année sur l’autre. 

Depuis 2012, la part des donneurs non prélevés pour « antécédents du donneur » a augmenté de 2,6% (

Tableau  P2

) et se stabilise désormais à 12,4% depuis 2018. L’amélioration de l’évaluation en rapport avec le développement de Cristal Image, devait aider à faire baisser ces obstacles « médicaux » au prélèvement, mais se heurte encore à des difficultés d’accès à un examen anatomopathologique en urgence. Même si l’âge élevé n’est quasiment plus considéré comme critère de non prélèvement par les équipes pour le foie et les reins (

Tableau P12

 et 

Tableau P14

), le vieillissement de la population des donneurs fait néanmoins que l’âge occupe une part constante des causes de non prélèvement ou de refus par les équipes de greffe pour le cœur et le poumon (

Tableau P13

 et 

Tableau P15

). Les principales pathologies retrouvées sont les maladies tumorales (53,8%), recensées dans les antécédents et/ou de découverte fortuite lors du prélèvement, ainsi que les pathologies infectieuses (sérologies positives, maladies infectieuses évolutives), alors que certaines pourraient rentrer dans le cadre d’un protocole dérogatoire. Les pathologies « autres » excluant le prélèvement ont tendance à baisser, avec 30,4% des donneurs récusés pour antécédents vs. 35% ces cinq dernières années (

Tableau P6

).

Après une période d’évaluation de 5 ans, le décret du 23 décembre 2010 a autorisé la greffe à partir de donneurs ayant été en contact avec le VHB et le VHC (dérogation soumise à évaluation), à des receveurs de rein, de foie, de cœur et de poumon informés de la nature de ces greffons. En 2015, l’évaluation pour le VHC a été faite et a confirmé l’absence de risque avec l’encadrement réglementaire actuel. Les progrès et les guérisons obtenues par des traitements anti viraux actuels font attendre de nouvelles recommandations en cours de finalisation. 
En 2019, la grande majorité des centres préleveurs a été théoriquement en mesure de réaliser un examen de détermination génomique viral, quelle que soit l’heure du prélèvement.

Les causes de décès des donneurs et l’impact sur le prélèvement

En 2019, les causes de décès des donneurs sont encore principalement les causes vasculaires (essentiellement AVC) (57,7%), puis les causes traumatiques (20,5%), les anoxies (19,2%) et les intoxications (0,4%) (

Tableau P3

).
La part des décès d’origine vasculaire revient aux chiffres communiqués pour l’année 2016. La part des décès d’origine traumatique diminue progressivement depuis 2010. La part des décès par anoxie a augmenté de 6,5% depuis 2010. Les intoxications (0,4% en 2018 et 2019) restent rares et leur taux demeure stable en France, à la différence des USA.

Causes de non greffe des greffons prélevés

Le nombre d’organes prélevés et greffés par donneur est stable en moyenne à 3,06 en 2019, et diminue principalement pour les âges extrêmes (

Tableau P18

). Pour l’ensemble des organes, la part de donneurs, dont au moins un organe a été prélevé mais non greffé, a diminué progressivement de 6,4% en 6 ans (

Tableau P9

).
Les causes de non greffe des greffons prélevés sont détaillées dans les Tableaux

Tableau P 17a

-

Tableau P 17g

. L’item le plus fréquent reste majoritairement la mauvaise qualité du greffon. Les motifs de refus ou d’annulation une fois l’organe prélevé doivent être affinés et le thesaurus revu. 
8% des organes non greffés ne l’ont pas été à cause d’une détérioration au cours du prélèvement. La découverte d’une tumeur représentait près de 11,2% des organes non greffés. 

 
L’âge des donneurs prélevés

La proportion de donneurs prélevés âgés de plus de 65 ans a augmenté de 13,1% entre 2010 et 2019 (

Tableau P10

). En 2019, les donneurs prélevés, âgés de plus de 65 ans représentaient 40,9% des donneurs. 
La part de donneurs présentant deux facteurs de risque (FDR) d’échec post-greffe est maintenant stable depuis plusieurs années (

Tableau P11a

-

Tableau P11e

). Dans le même temps, le pourcentage de sujets pédiatriques prélevés en 2019 a diminué de 1,4% depuis 2010, représentant désormais seulement 2,6% des patients prélevés.

L’âge moyen des donneurs et le nombre de facteurs de risques d'échec de la greffe confirment l’intérêt du programme « machine à perfusion rénale », et de son développement pour d’autres organes avec l’éclosion des programmes de réhabilitation des foies et des poumons. En 2019, 59,5% des donneurs prélevés d’un poumon et 50,5% des donneurs prélevés d’un foie présentaient au moins 2 facteurs de risque d’échec post-greffe. Cette tendance est croissante depuis 2015.

Les donneurs âgés de plus de 65 ans contribuent surtout au prélèvement et à la greffe de foie et de rein (

Tableau P19

). La part de donneurs de rein, de foie et de cœur, âgés de plus de 65 ans est globalement restée stable en 2019. En greffe pulmonaire, la proportion de donneurs âgés de plus de 65 ans a augmenté de 4,3% vs. 2018. L’âge moyen des donneurs de poumons a augmenté de 1,7 an vs. 2018, la tendance à accepter des poumons à critères élargis étant liée en partie à l’augmentation du nombre de reconditionnement des greffons pulmonaires et à la capacité d’évaluer ces greffons ex vivo. L’Agence de la biomédecine et les sociétés savantes ont collaboré à une mise en place de nouvelles modalités de conditionnement des greffons pulmonaires. Ces dernières ont également permis une prise en compte des modalités de financements par le ministère de la santé, comme ce fut le cas pour les machines à perfusion rénale.
 
Cette stabilisation à un niveau élevé de l’âge des donneurs comme des receveurs et de la population en général dans toutes les spécialités nécessitera que nous fassions évoluer nos évaluations des donneurs en termes de rapport bénéfice-risque, pour garantir la qualité des résultats. Elle doit aussi amener les équipes de greffe et l’Agence de la biomédecine à réfléchir communément au recours à ces greffons plus fragiles, en les réhabilitant et en diminuant les durées d’ischémie.

Échanges internationaux 

En 2019, le nombre d’organes échangés entre la France et ses voisins européens est de 50 (vs. 52 en 2018), en nette augmentation vs. 2017 (37). Cela semble correspondre à la mise en place du programme FOEDUS (dernier trimestre 2015). Cette plateforme européenne d’échange d’organes conçue pour améliorer l’accès à la greffe des groupes rares et des receveurs pédiatriques a un avenir prometteur, mais reste méconnue et sous-utilisée, particulièrement par nos partenaires d’Eurotransplant. 

Le nombre d’exports de greffons est plus important (48 greffons principalement des foies et cœurs surtout pédiatriques) que le nombre d’imports de greffons qui n’est que de 2 (

Tableau P20

). Ces échanges se font essentiellement avec « Swiss Transplant », du fait de nos accords sur les super-urgences « foie », mais aussi le Royaume-Uni, le CNT (Italie) et l’ONT (Espagne). Ces organes proposés et acceptés par l’étranger sont issus de donneurs de groupe rares (AB) ou d’organes pédiatriques, n’ayant pas de receveur en France, à l’instant de la proposition. L’augmentation du nombre d’importations passera par une standardisation et une harmonisation des propositions en provenance de l’étranger. 

Recensement/prélèvement régional 

La création de la plateforme nationale de répartition des greffons (PNRG) en janvier 2010 a complété l’organisation de l’activité de prélèvement et de greffe, de même que les évolutions de la répartition nationale par les scores, dont le score cœur qui a été mis en place en 2018. L’impact de cette mise en place a été régulièrement monitoré.
S’il est à noter que les taux de prélèvement sont variables d’une année sur l’autre au sein d’une même région, les régions qui ont les taux les plus bas une année, gardent souvent des taux de prélèvement inférieurs à la moyenne nationale l’année suivante (

Tableau P21

). Les augmentations de ces taux de prélèvement ne sont pas brutales, et sont souvent le fruit d’un travail de fond mené sur plusieurs années par les services régionaux de l’Agence, en lien avec les coordinations hospitalières et par les actions de formation. 
L’Île-de-France, la région Grand Est, la Bourgogne-Franche-Comté, l’Occitanie, la Bretagne et la Martinique figurent parmi les zones, au sein desquelles on enregistre un recul plus ou moins marqué en termes de recensement et de prélèvement en 2019 (vs. 2018).
A contrario, les régions Hauts-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes, Pays de Loire et Centre-Val de Loire voient leur nombre de prélèvements augmenter sensiblement en 2019.
Les régions Normandie, Nouvelle-Aquitaine et Provence-Alpes-Côte d'Azur restent globalement stables en termes de volume de prélèvements en 2019 (vs. 2018).
L’analyse du prélèvement doit se faire site par site. Le programme Cristal Action et ses développements récents sur Infoservice contribuent désormais à cette analyse.

Tableaux-Figures : Donneurs recensés

Figure P2. Évolution de l'activité de recensement et de prélèvement des sujets en état de mort encéphalique
Tableau P1. Evolution de l'activité de recensement et de prélèvement de sujets en état de mort encéphalique en France
Figure P3. Evolution des causes de décès des sujets en état de mort encéphalique recensés
Tableau P2. Evolution du devenir des sujets en état de mort encéphalique recensés
Tableau P3. Evolution des causes de décès des sujets en état de mort encéphalique recensés selon l'âge
Tableau P4a. Evolution des causes de décès des sujets en état de mort encéphalique non prélevés pour antécédents donneurs selon l'âge
Tableau P4b. Evolution des causes de décès des sujets en état de mort encéphalique non prélevés pour obstacle médical selon l'âge
Tableau P4c. Evolution des causes de décès des sujets en état de mort encéphalique non prélevés pour opposition selon l'âge
Tableau P4d. Evolution des causes de décès des sujets en état de mort encéphalique non prélevés pour obstacle médico-légal ou administratif selon l'âge
Tableau P4e. Evolution des causes de décès des sujets en état de mort encéphalique non prélevés pour cause non précisée selon l'âge
Tableau P5. Evolution du nombre de donneurs en état de mort encéphalique avec des marqueurs sérologiques positifs et du nombre d’organes greffés à partir de ces donneurs

Tableaux – Figures : Donneurs non prélevés

Tableau P6. Evolution des causes de non prélèvement pour l'item Antécédent du donneur
Tableau P7. Evolution du type d'opposition chez les donneurs non prélevés pour cause d'opposition
Tableau P8. Evolution des causes de non-prélèvement pour obstacle médico-légal ou administratif

Tableaux – Figures : Donneurs prélevés d’au moins un organe

Tableau P9. Evolution du devenir des donneurs en état de mort encéphalique dont au moins un organe a été prélevé
Tableau P10. Evolution de l'âge des donneurs en état de mort encéphalique dont au moins un organe a été prélevé
Tableau P11a. Evolution du nombre de donneurs en état de mort encéphalique prélevés d'au moins un rein présentant des facteurs de risques d'échec à la greffe rénale
Tableau P11b. Evolution du nombre de donneurs en état de mort encéphalique prélevés du cœur présentant des facteurs de risques d'échec à la greffe cardiaque
Tableau P11c. Evolution du nombre de donneurs en état de mort encéphalique prélevés d'au moins un poumon présentant des facteurs de risques d'échec à la greffe pulmonaire
Tableau P11d. Evolution du nombre de donneurs en état de mort encéphalique prélevés d'un foie présentant des facteurs de risques d'échec à la greffe hépatique
Tableau P11e. Evolution du nombre de donneurs en état de mort encéphalique prélevés d'un pancréas présentant des facteurs de risques d'échec à la greffe pancréatique
Tableau P12. Evolution des causes de non prélèvement des greffons hépatiques chez les donneurs prélevés d'au moins un organe
Tableau P13. Evolution des causes de non prélèvement des greffons cardiaques chez les donneurs prélevés d'au moins un organe
Tableau P14. Evolution des causes de non prélèvement des 2 greffons rénaux chez les donneurs prélevés d'au moins un organe
Tableau P15. Evolution des causes de non prélèvement des 2 greffons pulmonaires chez les donneurs prélevés d'au moins un organe

Tableaux - Figures : Greffons prélevés non greffés

Tableau P16. Evolution de la part des greffons non greffés parmi les greffons prélevés issus de donneurs en état de mort encéphalique
Tableau P 17a Evolution des causes de non greffe des greffons hépatiques prélevés
Tableau P 17b Evolution des causes de non greffe des greffons cardiaques prélevés
Tableau P 17c Evolution des causes de non greffe des greffons rénaux prélevés
Tableau P 17d Evolution des causes de non greffe des greffons cardio-pulmonaires prélevés
Tableau P 17e Evolution des causes de non greffe des greffons pulmonaires prélevés
Tableau P 17f Evolution des causes de non greffe des greffons intestinaux prélevés
Tableau P 17g Evolution des causes de non greffe des greffons pancréatiques prélevés

Tableaux – Figures : Donneurs dont au moins un organe a été greffé

Tableau P18. Devenir des organes proposés chez les donneurs en état de mort encéphalique
Tableau P19. Evolution de l'âge des donneurs décédés de mort encéphalique selon l'organe prélevé et greffé
Tableau P20. Echange de greffons avec l'étranger selon l'année

Tableaux – Figures : Prélèvement régional

Tableau P21. Evolution du nombre de donneurs en état de mort encéphalique prélevés par région et par site de prélèvement

Suite au décret du 2 août 2005, la réintroduction de l’activité de prélèvement sur donneur décédé après arrêt circulatoire suite à un arrêt cardiaque inopiné (Catégorie I et II de Maastricht) est effective depuis octobre 2006 et n’a concerné dans un premier temps que le rein. L’extension au prélèvement de foie a été rendue possible en 2009 mais l’activité a été suspendue provisoirement suite à une décision du comité médical et scientifique en juillet 2017 du fait d’un taux d’échec précoce élevé comparé aux greffes hépatiques issues de donneurs en état de mort encéphalique ou de donneurs de la catégorie III de Maastricht.

En 2019, 8 centres hospitaliers ont déclaré cette activité sur les 15 établissements autorisés (

Tableau P24

) avec (

Tableau P22

) :

  • 45 donneurs recensés (contre 89 à 113 entre 2015 et 2017) et 4 recensements de moins par rapport à 2018 ;
  • 18 donneurs prélevés (contre 38 à 42 entre 2015 et 2017) soit un prélèvement de plus par rapport à 2018 ;
  • Seulement 40% des donneurs recensés finalement prélevés (contre 48-51% pour les autres types de donneurs décédés), l’opposition au prélèvement restant le motif principal de non prélèvement (28,9% des donneurs recensés non prélevés) (Tableau P23) ;
  • 27 des 36 reins prélevés qui ont été greffés ;
  • Un âge moyen plus jeune, de 43 ans pour les sujets recensés et 43 ans pour les donneurs prélevés (âge maximal 55 ans pour l’inclusion des donneurs).

Le délai d’ischémie chaude, entre l’arrêt circulatoire et la mise en route de la circulation régionale normothermique, baisse régulièrement depuis le démarrage du programme. En 2019, il est en moyenne de 130 minutes et en médiane de 129 minutes, contre respectivement 138 et 145 minutes en 2014 (Tableau P25) et se rapproche désormais de ce qui est observé et publié par les espagnols, leader dans cette activité.

Au total, l’activité de recensement, prélèvement et greffes rénales à partir de donneurs décédés après arrêt circulatoire suite à un arrêt cardiaque inopiné (Catégorie I et II de Maastricht) a baissé de manière significative entre 2015 et 2017, et se maintient autour de 18 donneurs prélevés par an depuis 2 ans. Cette baisse d’activité s’explique par les délais d’ischémie chaude imposés par le protocole pour garantir la qualité des greffons et impliquant des moyens humains et techniques importants et mobilisables en urgence. Le taux élevé de non fonction primaire en greffe rénale (12,3%) a conduit plusieurs équipes à interrompre leur activité, ce qui a entrainé une baisse importante du nombre de receveurs éligibles pour ce programme. Par contre, les résultats fonctionnels à moyen terme sont tout à fait satisfaisants avec un débit de filtration à 1 an estimé selon la formule CKD-EPI ≥ 45 ml/mn pour 64 % des receveurs greffés à partir de donneurs de la catégorie II de Maastricht.
 

Tableau P22. Evolution de l'activité de prélèvement des donneurs décédés après arrêt circulatoire suite à un arrêt cardiaque inopiné (catégories 1 et 2 de Maastricht)

Les organes prélevés et greffés sont comptabilisés au sens anatomique, le prélèvement de deux reins sera comptabilisé comme deux reins prélevés quelle que soit la modalité de prélèvement (en bloc ou indépendamment), le foie ne sera comptabilisé qu’une fois quelle que soit sa modalité de prélèvement ou de greffe (split ou total). 

Tableau P23. Evolution du devenir des donneurs décédés après arrêt circulatoire suite à un arrêt cardiaque inopiné (catégories 1 et 2 de Maastricht) recensés
Tableau P24. Evolution de l'activité de prélèvement sur donneurs décédés après arrêt circulatoire suite à un arrêt cardiaque inopiné (catégories 1 et 2 de Maastricht) par site de prélèvement
Tableau P25. Délais de procédure chez les donneurs décédés après arrêt circulatoire suite à un arrêt cardiaque inopiné (catégories 1 et 2 de Maastricht) prélevés (no flow nuls exclus)

L’extension du programme de don d’organes après arrêt circulatoire suite à une limitation ou un arrêt des thérapeutiques (catégorie III de Maastricht) est autorisée en France depuis septembre 2014, après une longue période de réflexion et d’écriture d’un protocole unique spécifiant les conditions de réalisation des prélèvements et des greffes et les missions des coordinations hospitalières de prélèvement. 
En 2019, on relève (

Tableau P26

,

Tableau P27

,

Tableau P32

,

Tableau P30

,

Tableau P31

,

Tableau P28

) :

  • Une progression du nombre d’établissements hospitaliers autorisés, passés de 26 à 34 en 1 an;
  • Une hausse de 58% en 1 an de l’activité de recensement (393 donneurs recensés) ;
  • Une hausse de 42% en 1 an du nombre de donneurs éligibles c’est-à-dire 244 donneurs sans contre-indication absolue ou opposition ;
  • Une hausse du taux d’opposition de 29,7% à 35,9% en 1 an, taux supérieur pour la première fois à celui observé pour les donneurs recensés en état de mort encéphalique (30,5%) ;
  • Une hausse de 46% en 1 an de l’activité de prélèvement (177 donneurs prélevés) ;
  • Un âge moyen des donneurs recensés en hausse régulièrement depuis 5 ans de 48,9 à de 54,1 ans, en lien avec la hausse de l’âge maximal autorisé de 60 à 65 ans en 2016 puis à 70 ans en mai 2019. Sur la même période, la part de donneurs présentant au moins 2 facteurs de risque (parmi âge > 60 ans, hypertension artérielle, diabète et admission pour arrêt cardiaque récupéré) est passé progressivement de 0 à 22% en 5 ans et 49,7% des donneurs prélevés ne présentent aucun de ces facteurs de risque en 2019 ;
  • Une majorité d’hommes (75,7%), soit un taux supérieur à ce qui est observé en cas de SME ;
  • Un délai moyen entre l’admission et la décision de LAT de 10 jours sur l’ensemble de la période (2015-2019) ;
  • Des motifs d’admission en réanimation dominés principalement par l’arrêt cardiaque récupéré (58,2%) et le trauma crânien (18,1%); 
  • Un recours systématique à la circulation régionale normothermique avec une durée moyenne de moins de 3 heures sur l’ensemble de la période 2015-2019; A noter que 6,6% des causes de non prélèvement sont secondaires à un échec de pose de la CRN en 2019 (contre 10,6% en 2018) ;
  • Parmi les donneurs prélevés, 97,2% ont été prélevés d’un rein, 58,2% du foie (1 site n’a pas d’autorisation de prélèvement hépatique en 2019) et 16,4% (contre 12,4% en 2018) d’au moins un poumon (46% des sites ont demandé une autorisation pour le prélèvement pulmonaire) ;
  • Un taux d’efficience du prélèvement rénal de 94,4% ayant abouti à 322 greffes rénales (+ 51% en un an) et portant à 826 le nombre total de greffes rénales issues d’un donneur DDAC M3 en 5 ans ;
  • Un taux d’efficience du prélèvement hépatique de 88,3%, ayant abouti à 91 greffes hépatiques en 2019 et portant à 214 le nombre total de greffes hépatiques issues d’un donneur DDAC M3 en 5 ans ;
  • Un taux d’efficience du prélèvement pulmonaire de 80,7%, ayant abouti à 24 greffes pulmonaires en 2019 et portant à 46 le nombre total de greffes pulmonaires issues d’un donneur DDAC M3 en 4 ans.

Sur la période 2015-2019, les délais de la procédure pour le prélèvement des donneurs décédés après arrêt circulatoire suite à une limitation ou arrêt des thérapeutiques sont les suivants (Tableau P31) :

  • Durée moyenne de phase agonique de 21 minutes, délai qui a dépassé le seuil maximal de 180 minutes pour 2% des procédures de don non abouties en 2019 ;
  • Durée moyenne de la phase d’arrêt circulatoire de 21 minutes pour les organes abdominaux (maximum 68 min) et de 55 minutes pour les poumons (maximum 115 min) ; 
  • Durée moyenne de la phase d’ischémie chaude fonctionnelle de 27 minutes pour les organes abdominaux (maximum 83 min) et de 60 minutes pour les poumons (maximum 127 min).

Le prélèvement et la greffe de pancréas organe ou d’ilots de Langerhans sont autorisés depuis novembre 2018 mais aucun prélèvement n’a été initié en 2019.

Les résultats des greffes issues des après arrêt circulatoire suite à une limitation ou un arrêt des thérapeutiques (catégorie III de Maastricht) sont très satisfaisants et sont détaillés dans les chapitres « Organe » concerné.

De nouveaux centres hospitaliers ont déposé ou sont en cours de rédaction du protocole local ce qui devrait permettre de poursuivre la croissance de cette activité dans les années à venir.

Suite aux propositions du comité de pilotage qui s’est tenu en novembre 2018, et après validation par les instances de l’agence, des modifications du protocole sont entrées en vigueur en juin 2019 :

  • Le délai d’ischémie chaude acceptable a été allongé pour les greffons pulmonaires de 60 à 90 minutes et pour les greffons hépatiques désormais fixés à 30 minutes (sous réserve d’une ischémie chaude fonctionnelle inférieure à 45 min) ; le délai d’asystolie a lui été diminué pour les greffons rénaux à 45 minutes en cas de donneurs de donneurs de moins de 66 ans et à 30 minutes si le donneur est âgé de 66 à 70 ans ;
  • L’âge maximal du donneur est passé de 65 à 70 ans.  
Tableau P26. Evolution de l'activité de recensement sur donneurs décédés après arrêt circulatoire suite à limitation ou arrêt des thérapeutiques (catégorie 3 de Maastricht) par site de recensement
Tableau P27. Evolution de l'activité de prélèvement et de greffe pour les donneurs décédés après arrêt circulatoire suite à limitation ou arrêt des thérapeutiques (catégorie 3 de Maastricht) en France
Tableau P28. Evolution du devenir des donneurs décédés après arrêt circulatoire suite à limitation ou arrêt des thérapeutiques (catégorie 3 de Maastricht) dont au moins un organe a été prélevé
Tableau P29. Devenir des organes proposés chez les donneurs décédés après arrêt circulatoire suite à limitation ou arrêt des thérapeutiques (catégorie 3 de Maastricht)
Tableau P30. Evolution des caractéristiques des donneurs décédés après arrêt circulatoire suite à limitation ou arrêt des thérapeutiques (catégorie 3 de Maastricht) prélevés d'au moins un organe
Tableau P31. Délais de la procédure pour le prélèvement des donneurs décédés après arrêt circulatoire suite à limitation ou arrêt des thérapeutiques (LAT) (catégorie 3 de Maastricht) prélevés d'au moins un organe (période 2015-2019)
Tableau P32. Evolution du nombre de donneurs décédés après arrêt circulatoire suite à limitation ou arrêt des thérapeutiques (catégorie 3 de Maastricht) prélevés d'un organe présentant des facteurs de risques d'échec à la greffe
Tableau P33. Causes de non prélèvement des donneurs décédés après arrêt circulatoire suite à limitation ou arrêt des thérapeutiques (catégorie 3 de Maastricht)