Cellules souches hématopoïétiques -Activité régionale

Origine des données

Pour les greffes de cellules souches hématopoïétiques, deux sources de données sont disponibles : 

  • d’une part, des données quantitatives : nombre de greffes réalisées (autologues et allogéniques) et nombre de patients greffés déclarés annuellement par chaque centre de greffe à l’Agence de la biomédecine sur une fiche d’activité.
  • d’autre part des informations qualitatives sur chaque greffe saisie par les centres dans la base de données européenne ProMISe puis extraites par l’Agence de la biomédecine. Malgré le contrôle qualité effectué chaque année, des données sont manquantes dans la base ProMISe. Cette base est cependant utilisée lorsque des variables ne figurant pas dans les fiches d’activité sont nécessaires (par exemple, le lieu de résidence du patient). En revanche, lorsque seul le nombre de greffes ou de patients greffés est utile, les données déclarées par les centres (fiches d’activité) sont utilisées car elles sont plus exhaustives. 

Le nombre de patients inscrits en vue d’une allogreffe non apparentée provient, par ailleurs, de la base Syrenad du Registre France Greffe de Moelle.

Indicateurs étudiés   

La loi du 16 janvier 2015, relative à la délimitation des régions, aux élections régionales et départementales et modifiant le calendrier électoral a procédé à une refonte de la carte des régions métropolitaines, le nombre de celles-ci étant passé de 21 à 13 depuis le 1er janvier 2016 (

Figure CSH R6

).

Néanmoins, pour détecter d’éventuelles différences à l’intérieur des nouvelles régions, les indicateurs qui figurent dans ce chapitre ont été calculés pour chaque ancienne région (existant avant le 1er janvier 2016). Dans les cartes (figures CSH R1 à R5), les anciennes régions restent individualisées, mais le contour des nouvelles régions (existant depuis le 1er janvier 2016) est dessiné en trait plus gras que le contour des anciennes régions. Le 

Tableau CSH R1

 donne les résultats des anciennes régions, celles-ci étant regroupées par nouvelles régions. Le 

Tableau CSH R2

 donne, à titre d’information, les résultats des nouvelles régions. 

L’accès à l’allogreffe de CSH en France et les flux inter-régionaux de patients ont été étudiés chez les patients allogreffés à partir d’un donneur familial (49,4% des allogreffes) ou à partir d’un donneur non apparenté (50,6% des allogreffes). On dénombre, en 2019, 37 centres autorisés à l’allogreffe de CSH sur l’ensemble du territoire. Seules trois régions métropolitaines ne possèdent pas de centre autorisé (Bourgogne, Champagne Ardennes et Corse) ainsi que la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane, la Réunion et Mayotte. Nous avons étudié la répartition des patients allogreffés selon leur région de résidence (

Figure CSH R2

). Cette région de résidence est manquante pour 16 allogreffes 2019 parmi les 1 862 (pour 1 819 patients) dont les données figurent dans la base ProMISe. Cela représente 0,9% de données manquantes pour le lieu de résidence, dans la base ProMISe (contre 2,4% en 2018, 4,9% en 2017 et 2,5% en 2016).
 
Il faut noter que, dans le 

Tableau CSH R1

, le nombre total, sur l’ensemble de la France ou par région, de patients allogreffés par million d’habitants n’est pas toujours égal à la somme du nombre de patients ayant reçu une allogreffe apparentée et du nombre de patients ayant reçu une allogreffe non apparentée. Ces trois nombres sont calculés d’après la base de données ProMISe. Les raisons de cette différence sont doubles : d’une part, parmi les 1 862 allogreffes saisies, la parenté est manquante pour 2 greffes (soit 0,1%); d’autre part, sept patients ont reçu en 2019 deux allogreffes, l’une en situation apparentée, et l’autre en situation non apparentée (ils sont donc comptés à la fois dans le nombre de patients allogreffés en situation apparentée et dans le nombre de patients allogreffés en situation non apparentée). 

Par ailleurs, dans le 

Tableau CSH R1

, le nombre d’allogreffes réalisées par million d’habitants en France, calculé à partir du nombre d’allogreffes déclaré à l’Agence de la biomédecine par les centres de greffe, est légèrement supérieur au nombre de patients allogreffés par million d’habitants, calculé à partir de ProMISe. Cette différence est due essentiellement au fait que parmi les 1 964 allogreffes déclarées en 2019 par les centres, 102 n’avaient pas été saisies dans ProMISe en juin 2020, lors de l’extraction effectuée pour cette étude régionale (5,2% d’allogreffes manquantes). Les 40 patients ayant reçu plus d’une allogreffe contribuent également à cet écart.

Les figures 

Figure CSH R1

 et 

Figure CSH R5

, qui reflètent l’activité d’allogreffe et d’autogreffe de CSH par région, ont été réalisées à partir des déclarations d’activité de chaque centre à l’Agence de la biomédecine. 

La 

Figure CSH R3

 a été effectuée à partir des données du Registre France Greffe de Moelle (RFGM). Les inscriptions sur le fichier national du RFGM ne concernent que les patients pour lesquels est demandée une recherche de donneur non apparenté, quand aucun donneur familial n’a été identifié et que l’équipe de greffe confirme l’indication d’une allogreffe.

Enfin, pour que l’on puisse comparer efficacement les régions, chaque indicateur est calculé « par million d’habitants » (pmh), c’est-à-dire rapporté à la population de la région (

Figure CSH R1

Figure CSH R2

Figure CSH R3

, et 

Figure CSH R5

).

Concernant les flux de patients allogreffés, le terme d’«entrée» (

Figure CSH R4

) couvre la situation d’un patient greffé dans la région et domicilié dans une autre région. Le terme de «sortie» concerne les patients domiciliés dans la région et greffés dans une autre région. Dans cette figure, les régions à l’équilibre sont celles pour lesquelles la différence entre taux d’entrées et taux de sorties est inférieure ou égale à 10% en valeur absolue.


Méthodologie de construction des cartes

La majorité des cartes présentées dans ce chapitre représente une répartition géographique d’un indicateur en 4 classes. Les classes ont été construites selon la méthode des quartiles. Cela signifie que chaque classe contient environ un quart des régions, rangées du niveau le plus faible de l’indicateur jusqu’à son niveau le plus élevé (

Figure CSH R1

Figure CSH R2

Figure CSH R3

Figure CSH R5

).

La 

Figure CSH R4

, quant à elle, n’a pas été construite selon la méthode des quartiles. Elle ne présente que trois classes : les régions ayant plus d’entrées que de sorties, les régions ayant plus de sorties que d’entrées, et les régions à l’équilibre.


 

 

On constate, depuis 2013, une stabilité du taux global d’allogreffes rapporté à la population française : 29,1 allogreffes pmh en 2019 (

Tableau CSH R1

) contre 28,4 en 2013.

La 

Figure CSH R1

 montre le nombre d’allogreffes réalisées dans chaque région (pmh), quel que soit le lieu de résidence du patient. Ce nombre est assez stable, par rapport à 2018 pour la plupart des régions. L’Ile-de-France, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Le Limousin et la Franche-Comté font partie des régions ayant les plus forts taux d’allogreffe en 2019.

La 

Figure CSH R2

, représente le nombre de patients résidant dans chaque région et allogreffés en 2019 (pmh), quel que soit le lieu de la greffe. Elle a été réalisée à partir des données saisies dans la base ProMISe et doit être interprétée avec prudence pour les Pays de la Loire et la Haute-Normandie qui ont un taux important de greffes non saisies dans ProMISe (respectivement 48,7% et 32,6%). On peut donc supposer que les taux de patients allogreffés en 2019 et résidant dans ces deux régions sont sous-estimés (

Tableau CSH R1

).

La 

Figure CSH R2

 et le 

Tableau CSH R1

 montrent que l’accès à la greffe n’est pas lié seulement à la présence d’un centre autorisé pour l’allogreffe de CSH dans la région : dans les régions n’ayant pas de centre autorisé, le taux de patients ayant reçu une allogreffe n’est pas particulièrement bas (Champagne-Ardenne, Bourgogne, Corse, Martinique).

Les régions ayant les plus forts taux de patients allogreffés en 2019 sont (

Tableau CSH R1

 et 

Figure CSH R2

) : la Provence-Alpes-Côte d’Azur (34,7 patients pmh), l’Auvergne (33,8 patients pmh), la Picardie (33,3 patients pmh), le Limousin (29,7 patients pmh), l’Ile-de-France (28,1 patients pmh) et la région Rhône-Alpes (27,8 patients pmh).

Les plus bas taux de patients allogreffés en 2019 se retrouvent dans certains départements d’Outre-Mer : Guyane (7,4 patients pmh), Guadeloupe (8,1 patients pmh), La Réunion (10,6 patients pmh), Mayotte (20,5 patients pmh), mais aussi en Pays de la Loire (15,9 patients pmh), Haute-Normandie (20,2 patients pmh) et Basse-Normandie (20,3 patients pmh). Pour les Pays de la Loire et la Haute-Normandie, le fort pourcentage de greffes non saisies dans ProMISe peut expliquer ces résultats (taux forcément sous-estimé).

En 2019, le taux national de patients inscrits en vue d’une allogreffe non apparentée de CSH (

Tableau CSH R1

 et

Figure CSH R3

) est stable par rapport aux années précédentes : 27,7 pmh (contre 26,0 pmh en 2018, 27,1 pmh en 2017 et 27,6 pmh en 2016). Il est particulièrement élevé en Auvergne (35,2 patients pmh), Provence-Alpes-Côte d’Azur (34,5 patients pmh), Bretagne (33,9 patients pmh) et Midi-Pyrénées (33 patients pmh).

Quatre régions ont un taux d’entrée supérieur de plus de 10% au taux de sortie (

Figure CSH R4

,

Tableau CSH R1

). Les entrées sont représentées essentiellement par des patients venant de régions proches sans centre autorisé ou ayant un centre autorisé depuis peu de temps. Comme depuis 2015, le taux d’entrée le plus fort est en Franche Comté (45,8%), proche de la Bourgogne et de la Champagne-Ardenne, régions qui n’ont pas de centre autorisé pour l’allogreffe de CSH. Le Limousin, l’Ile-de-France et l’Aquitaine sont les trois autres régions avec le taux d’entrées le plus important (respectivement 33,3%, 32,7% et 22,4%).  

La Picardie, probablement pour des raisons géographiques, a un taux de sorties très important (36,9%), les échanges se faisant essentiellement avec le Nord-Pas-de-Calais. Quatre autres régions ont un taux de sortie supérieur de plus de 10% au taux d’entrée (

Figure CSH R4

Tableau CSH R1

) : la région Centre (88,2%), qui possède un centre autorisé à l’allogreffe de CSH mais qui a stoppé son activité en 2017 et 2018 et a repris faiblement en 2019 (11 allogreffes), le Poitou-Charentes (27,5%), le Midi Pyrénées (23,2%) et la Haute-Normandie (21,1%).


Par ailleurs, une partie des flux de sortie s’explique par l’absence de centre d’allogreffe pédiatrique dans certaines régions.

Le taux national d’autogreffes (

Tableau CSH R1

 et 

Tableau CSH R3

) baisse légèrement en 2019 (46,9 pmh en 2019 contre 49,7 pmh en 2018 et 49,5 pmh en 2017). L’Ile-de-France, l’Alsace, le Languedoc-Roussillon, la Réunion et l’Auvergne, sont les régions réalisant le plus d’autogreffes (

Figure CSH R5

). 

Figure CSH R1. Taux d’allogreffes de CSH par région en 2019
Figure CSH R2. Taux de patients ayant reçu une allogreffe de CSH intrafamiliale ou non apparentée en 2019, par région de domicile
Figure CSH R3. Taux de patients inscrits pour une allogreffe de CSH non apparentée, au cours de l’année 2019, par région de domicile
Figure CSH R4. Flux de patients pour l’allogreffe de CSH en 2019
Figure CSH R5. Taux d’autogreffes de CSH par région en 2019
Figure CSH R6. Nouvelles régions existant depuis le 1er janvier 2016
Tableau CSH R1. Synthèse de l’activité régionale de greffe de CSH en 2019 (indicateurs calculés par anciennes régions)
Tableau CSH R2. Synthèse de l’activité régionale de greffe de CSH en 2019 (indicateurs calculés par nouvelles régions)
Tableau CSH R3. Evolution de l’activité de greffe de CSH rapportée à la population française