Organes -Greffe rénale

Les définitions des méthodes se trouvent dans la rubrique « Données générales et méthodes » 

Depuis 1959, année de la première greffe rénale enregistrée dans Cristal, un total de 91 565 greffes rénales a été enregistré, ce qui représente l'expérience cumulée globale française en matière de greffe rénale. Le nombre estimé de malades porteurs d’un greffon rénal fonctionnel est de 42 409 au 31 décembre 2019 soit une prévalence de 628 par million d’habitants (pmh).

L’année 2019 présente une progression annuelle des candidats en attente (+6%) et des nouveaux inscrits (+3%), une augmentation des sorties de liste (17%) dont 60% sont liées à une aggravation de l’état de santé. Le nombre de greffes est en légère progression (+2%), avec une stabilité des greffes de donneur décédé en état de mort encéphalique, une forte augmentation (+51%) des greffes de donneurs décédés après arrêt circulatoire de la catégorie III de Maastricht et un recul (-6%) des greffes de donneur vivant.

Tableau R1. Evolution de la liste d'attente et devenir des candidats en greffe rénale

Liste d’attente


En 2019, le taux de croissance annuelle des candidats en liste d’attente est de 6% au global, 7% pour les candidats en liste active et 5% pour les candidats en liste inactive (c’est-à-dire qui présentent une contre-indication temporaire de greffe). En 6 ans, le taux de croissance des candidats en attente est de 49% au global, 32% pour les candidats en liste active et 76% pour ceux en liste inactive. Parmi les candidats en attente, la part des malades en liste inactive a progressé de 21 à 47% en 10 ans.
 
Le nombre de nouveaux inscrits pour un greffon est stable depuis 5 ans (1,5) mais le nombre de candidats en liste d’attente active pour un greffon s’est élevé à 2,2 contre 2 il y a 5 ans (

Tableau R2

).

En 2019, les malades sur liste d’attente active ont un âge moyen de 56 ans, sont majoritairement des hommes (61%), sont de groupe sanguin A (30%), B (15%), O (52%) (

Tableau R3

). Pour 39% des cas, ils ne sont pas dialysés, et pour 76%, sont inscrits pour une première greffe rénale (

Tableau R4

). La proportion des malades non immunisés (0% de taux de greffons incompatibles, TGI) est de 37%, celle des hyperimmunisés (85-100% TGI) est de 26%

En 2019, les nouveaux malades inscrits ont un âge moyen de 55 ans, sont majoritairement des hommes (65%), sont de groupe sanguin A (40%), B (12%), O (43%) (

Tableau R3

) (la fréquence habituelle chez les Caucasiens est respectivement 45% (A), 9% (B), 43% (O)). Pour 41% des cas, ils ne sont pas dialysés, et pour 85%, sont inscrits pour une première greffe rénale (

Tableau R4

). La proportion des malades non immunisés (0% TGI) est de 57%, celle des hyperimmunisés (85-100% TGI) est de 11%.

En 2019, les malades greffés ont un âge moyen de 54 ans, sont majoritairement des hommes (63%), sont de groupe sanguin A (41%), B (12%), O (41%) (

Tableau R3

). Pour 14% des cas, ils ne sont pas dialysés, et pour 87%, sont inscrits pour une première greffe rénale (

Tableau R4

). La proportion des malades non immunisés (0% TGI) est de 49%, celle des hyperimmunisés (85-100% TGI) est de 14%.

En 2019, les caractéristiques des nouveaux malades inscrits sont : 

  • Une répartition des néphropathies relativement stable ces 6 dernières années ( Tableau R5 ), les indications principales de greffe étant « Glomérulonéphrite chronique » pour 19%, « Inconnue ou indéterminée » pour 17% puis la « Polykystose rénale » (12%), la « Néphro-angiosclérose » (12%) et le « Diabète de Type 2 » (11%). Toutefois, on relève une hausse portant sur les indications « Diabète de Type 2 » (+ 16%) et « Néphro-angiosclérose » (+ 39%) sur cette période.
  • Une répartition des comorbidités ( Tableau R6 ) corrélée à la classe d’âge avec la présence d’au moins 1 comorbidité chez 62% des nouveaux inscrits de 66 ans et plus, principalement des comorbidités cardiovasculaires, la présence d’un diabète chez 41% et 34% des inscrits âgés respectivement de 66 à 75 ans et de plus de 75 ans et une intoxication tabagique présente chez près d’un receveur sur deux après 45 ans.
  • La part des nouveaux inscrits hyperimmunisés (TGI ≥ 85%) poursuit une baisse pour atteindre 11% en 2019, soit une baisse de 38% par rapport à la période 2010-2015, en lien avec la standardisation à l’échelon national des critères de sélection des spécificités anti-HLA interdites et entrant dans le calcul du taux de greffons incompatibles (TGI). La part des candidats avec un TGI ≥ 85% est somme toute stable à 26% au 1er janvier 2019.
  • Une hausse significative des inscriptions préemptives ( Tableau R7 ) dont le taux est passé de 25% en 2008 à 41% des nouveaux inscrits en 2019. Ce taux est plus élevé pour les primo-inscrits comparé à celui des réinscriptions sur liste (42% versus 35% en 2019).
Tableau R2. Evolution des principaux indicateurs de pénurie de greffe rénale
Tableau R3. Caractéristiques démographiques des donneurs de rein et des malades inscrits selon leur devenir en liste d'attente de greffe rénale en 2019
Tableau R4. Caractéristiques démographiques des malades inscrits selon leur devenir en liste d'attente de greffe rénale en 2019
Tableau R5. Evolution du nombre de nouveaux inscrits en attente d'une greffe rénale selon la néphropathie d'origine
Tableau R6. Comorbidités parmi les nouveaux malades inscrits en greffe rénale selon leur âge à l'inscription (2014-2019)
Tableau R7. Evolution du nombre de nouveaux inscrits en attente d'une greffe rénale préemptive selon le rang de la greffe

Cinétique de la liste d’attente


Dans cette partie, sont exclus les malades candidats ou greffés à partir d’un donneur vivant, les candidats inscrits pour une retransplantation rénale ou une greffe combinée. Les taux d’incidence cumulée avec prise en compte des risques concurrents sont établis après une première inscription active et exclusion de toute période en liste inactive.

Parmi les nouveaux malades inscrits sur liste d’attente en 2016 (

Tableau R8

), seuls 32% sont inscrits sur liste active à l’inscription, 68% sont en liste inactive et restent inactifs pour 32%, 19% et 7% après respectivement 6, 12 et 36 mois d’inscription.
 
Les nouveaux malades inscrits en 2016 sont après 36 mois d’inscription : greffés pour 49%, en attente sur liste active pour 23%, sur liste inactive depuis l’inscription pour 7% et sur liste inactive après une contre-indication temporaire de greffe secondaire pour 12% (

Tableau R8

).

La proportion d’inscription inactive pour les nouveaux inscrits a augmenté entre 2013 et 2018 (+11%) mais aussi la durée de cette inactivité à l’inscription, augmentation de 18% pour les durées de plus de 6 mois (

Tableau R9

). En revanche, les motifs d’inscription inactive pour les nouveaux inscrits n’ont pas évolué et sont très largement pour un « bilan pré-greffe en cours » (78%) et « autre » (12%) (

Tableau R10

).

Lorsque la cinétique d’accès à la greffe est estimée sur la cohorte des malades inscrits et actifs pour la première fois en 2016 (N=3 484), 36 mois après l’inscription, 57% des malades sont greffés, 11% sont sortis de liste pour décès ou aggravation de la maladie, et enfin 32% restent en attente (

Tableau R11

).
 
Le taux d’incidence cumulée de greffe à partir de la date d’inscription active avec prise en compte du risque concurrent de décès en attente ou de sorties pour aggravation pour la période 2016-2018 est de 34% à 1 an, 52% à 2 ans avec une médiane d’attente à 22,6 mois (

Figure R1

).

Le taux d’incidence cumulée de greffe à partir de la date d’inscription active avec prise en compte du risque concurrent de décès en attente ou de sorties pour aggravation varie significativement en fonction :

  • De la période, avec un taux significativement plus bas pour la période 2016-2018 (52% à 2 ans) comparé aux périodes 2012-2015 (56%), 2008-2011 (61%).
  • De l’âge, avec un taux significativement plus haut pour les jeunes adultes [18-20 ans] (86% à 2 ans) comparé à la classe [56-65 ans] qui détient le taux le plus bas (42% à 2 ans) pour la période 2016-2018. (On rappelle la mise en place en février 2015 d’un accès optimisé aux greffons issus de donneurs jeunes pour les jeunes receveurs via le score rein national en cas de donneurs bien appariés en HLA classe II).
  • Du groupe sanguin avec un accès à la greffe plus difficile pour les receveurs de groupe B et O (41% à 2 ans) comparé aux receveurs de groupe A et AB (65 et 70%), pour la période 2016-2018.
  • Du niveau d’immunisation, tout particulièrement pour les receveurs hyperimmunisés (TGI ≥ 85%) avec un taux d’incidence cumulée des greffes à 2 ans de 42% versus 57% pour les receveurs non immunisés et entre 47 et 51% pour les receveurs immunisés (TGI 1-84%) pour la période 2016-2018.
  • De l’équipe de greffe avec un taux d’incidence cumulée des greffes à 2 ans variant de 32% à 82% parmi les équipes de greffe rénale adulte pour la période 2016-2018, environ la moitié d’entre elles ont un taux d’incidence à 2 ans entre 50 et 75%.

Le taux d’incidence cumulée des décès en attente ou sorties pour aggravation avec prise en compte du risque concurrent de greffe est inchangé au cours des 2 dernières périodes [2012-2015 et 2016-2018], 10% à 2 ans (

Figure R1

). 

Tableau R8. Evolution sur les trois premières années du devenir des malades inscrits pour la première fois en greffe rénale en 2016 (N=3803)
Tableau R9. Evolution des nouveaux inscrits selon le délai d’attente inactive depuis l’inscription
Tableau R10. Evolution des motifs d’inactivité sur liste à l’inscription chez nouveaux inscrits
Tableau R11. Evolution sur les trois premières années du devenir des malades dont la première inscription active* sur la liste d’attente de greffe rénale est en 2016 (N=3484)
Figure R1. Taux d'incidence cumulée de greffe et de décès ou aggravation sur la liste d'attente de greffe rénale à partir de la date d’inscription active* selon la période (exclusion du temps inactif et des malades candidats et greffés à partir d’un greffon de donneur vivant et des malades ayant bénéficié d’une greffe combinée rein et organe vital)
Tableau R12. Incidence cumulée des greffes avec prise en compte du risque concurrent de décès en attente ou sorties pour aggravation selon les caractéristiques des malades inscrits 2016 et 2018 sur la liste d'attente d'une greffe rénale à partir la date de l'inscription active*
(Exclusion du temps d’inactivité et des malades en attente de greffe à partir de donneurs vivants et des greffes combinées rein plus un organe vital)
Tableau R13. Evolution de l'Incidence cumulée des greffes avec prise en compte du risque concurrent de décès en attente ou sorties pour aggravation selon les caractéristiques des malades inscrits sur la liste d'attente d'une greffe rénale à partir de la date d'inscription active*
(Exclusion du temps d’inactivité et des malades en attente de greffe à partir de donneurs vivants et des greffes combinées rein plus un organe vital)
Tableau R14. Taux d'incidence cumulée selon l'équipe de greffe des malades inscrits entre 2016 et 2018 sur la liste d'attente d'une greffe rénale à partir de la date d'inscription active*
(Exclusion du temps d’inactivité et des malades en attente de greffe à partir de donneurs vivants et des greffes combinées rein plus un organe vital)

En 2019, parmi les 1 924 donneurs décédés (de mort encéphalique ou après arrêt circulatoire) prélevés d’au moins un organe, 1 754 (91%) ont été prélevés d’au moins un rein. Au total, 3 429 greffons rénaux ont été prélevés dont 91% ont été greffés. La part des donneurs prélevés d'un rein greffé parmi les donneurs prélevés d'au moins un organe a baissé de 95% à 89% entre 1999 et 2013 puis se stabilise (

Tableau R15

).

Parmi les donneurs décédés prélevés d’au moins un rein greffé :

  • 14 (0,8%) étaient des donneurs de la catégorie II de Maastricht (programme ouvert en 2006).
  • 169 (10%) étaient des donneurs de la catégorie III de Maastricht (programme ouvert en novembre 2014).
  • 1 505 (89%) étaient des sujets en état de mort encéphalique.

Les donneurs décédés après arrêt circulatoire des catégories II et III de Maastricht font l’objet d’un protocole national avec entre autres un âge maximal autorisé, ce qui explique une proportion de donneurs plus jeunes, comparés aux donneurs décédés de mort encéphalique, mais n’explique pas les différences observées en termes de sexe ratio (moins de femmes).

En 2019, les donneurs décédés de mort encéphalique sont pour 36% âgés de 66 ans et plus (17% âgés de 75 ans et plus). Les donneurs vivants sont pour 10% âgés de 66 ans et plus (1% âgé de 75 ans et plus) (

Tableau R17

).

En 2019, 52% des greffes de donneurs décédés de mort encéphalique ont été réalisés à partir de donneurs à critères élargis et 81% des reins de ce type de donneur ont été mis sous machine à perfusion (contre 62% en 2015 et 78% en 2018) (programme national mis en place en 2012) (

Tableau R27

). Il existe encore une marge de progression de cette pratique avec un taux de mise sous machine des reins de ce type de donneurs variant de 55 à 100% selon l’équipe de greffe (hors DOM-TOM) (

Tableau R28

).

Tableau R15. Evolution de l’activité de prélèvement de greffon rénal en France depuis 1997
Tableau R16. Age des greffons prélevés sur donneurs décédés et greffés en France en 2019 selon l'âge du receveur
Tableau R17. Caractéristiques des donneurs prélevés en France dont au moins un rein a été greffé en 2019

En 2019, 3 643 greffes rénales ont été réalisées en France (53,9 pmh) soit une légère reprise de 2% (+76 greffes) par rapport à l’année précédente mais toujours en recul par rapport à l’année 2017 (-139 greffes). Comparée à 2018, l’année 2019 enregistre essentiellement une stabilité des greffes de donneur décédé en État de mort encéphalique (2 784 greffes), une augmentation des greffes de donneurs décédés après Arrêt Circulatoire de la catégorie III de Maastricht (+109 greffes) et un recul des greffes de donneur vivant (-31 greffes) (

Tableau R1

).

En 2019, 47 équipes ont réalisé des greffes rénales dont 12 équipes ayant une activité pédiatrique exclusive. Deux équipes de greffe adulte ont fusionné. Parmi les équipes de greffe adulte, 14 équipes réalisent 60% des greffes (entre 121 et 204 greffes par équipe), 12 équipes réalisent entre 68 et 102 greffes par équipe et 8 équipes entre 35 et 51 greffes par équipe (

Tableau R23

).

Alors que 41% des nouveaux patients sont inscrits de manière préemptive, 10 à 11% des receveurs greffés à partir d’un donneur en état de mort encéphalique n’ont pas débuté la dialyse le jour de la greffe, contre 40% des receveurs greffés à partir d’un donneur vivant (

Tableau R19

). Depuis 2014, la part des greffes préemptives est restée stable autour de 15% (

Tableau R21

).

Depuis février 2015, le score d’attribution des greffons rénaux prend mieux en compte la qualité de l’appariement en âge et en nombre d’incompatibilités HLA pour les jeunes receveurs :

  • 80% des greffons prélevés sur les donneurs décédés âgés de 30 à 55 ans ont été attribués à des receveurs de moins de 56 ans et 34% de ceux prélevés sur les donneurs âgés de 18 à 29 ans ont été attribués à des receveurs de moins de 30 ans. Parmi les donneurs âgés de 75 ans et plus, 85% des greffons prélevés ont été attribués à des receveurs âgés de plus 66 ans ( Tableau R16 ).
  • 29% des receveurs de moins de 45 ans et 37% des 46-65 ans ne présentent pas plus de 3 incompatibilités HLA A.B.DR. DQ contre 24% des receveurs âgés de plus de 65 ans. Pour la classe II, 80% des receveurs de 18-45 ans et 86% des receveurs âgés de 46 à 65 ans ne présentent pas plus 2 incompatibilités HLA DR-DQ. Ce taux s’élève à 88% pour les enfants ( Tableau R22 ). 

La durée moyenne d’ischémie froide décroît régulièrement ces 10 dernières années passant de 16 à 13 heures pour les greffes réalisées à l’échelon local et de 18 à 15 heures pour l’ensemble des greffes rénales réalisées à partir d’un donneur en état de mort encéphalique (

Tableau R24

). Le détail par équipe de ces durées est donné dans le

Tableau R26

. En cas de donneurs décédés après arrêt circulatoire Maastricht II et III, la durée moyenne d’ischémie froide est plus courte et respectivement de 13 et 9 heures en 2019 (

Tableau R25

).

En 2019, parmi les 2 784 greffes rénales réalisées à partir de greffons issus de donneurs décédés en mort encéphalique, 49% ont été attribués à l’échelon local, 1% à l’échelon régional, 28% à l’échelon national et 592 greffons (21%) ont fait l’objet d’une attribution prioritaire, à l’échelon national dans 90% des cas (

Tableau R29

). La part de l’attribution bigreffe est passée en dessous de 1% (19 greffes en 2019), contre plus de 2% en 2010-2012 (

Tableau R30

).

La part des attributions prioritaires régionales ou nationales est stable depuis 2010 autour de 21% (

Tableau R30

). Les modalités d’attribution prioritaires nationales ou régionales en 2019 se répartissent principalement : 63% pour la priorité hyperimmunisée (dont les 2/3 dans le cadre du programme HAP), 19% pour la priorité greffe combinée, 11% pour la priorité pédiatrique, 2% (11 greffes) pour la priorité Super Urgence (

Tableau R29

).

En 2019, la part des receveurs hyperimmunisés (TGI≥ 85%) représente 14% des greffes dont 42% des greffes ont été réalisées via le programme HAP (267 greffes), 29% via le score (187 greffes), 9% via la priorité H3 et 6% via la priorité hyperimmunisé-full match et enfin 8% sont issues de donneurs vivants (50 greffes).

Tableau R19. Caractéristiques des receveurs greffés en 2019 selon le type de donneur
Tableau R20. Evolution du nombre de greffes rénales selon la néphropathie d'origine
Tableau R21. Evolution du nombre de greffes rénales préemptives
Tableau R22. Caractéristiques des greffes en 2019 selon la compatibilité HLA en super-type
Tableau R23. Nombre de greffes rénales effectuées par équipe en 2019
Tableau R24. Evolution des durées moyennes d’ischémie froide en heure
Tableau R25. Evolution des durées moyennes d’ischémie froide en heure pour les greffes rénales à partir des donneurs décédés après arrêt circulatoire
Tableau R26. Durée moyenne d’ischémie froide en heure pour l’année 2019 par équipe de greffe
Tableau R27. Evolution depuis 2011 du nombre de greffes selon que le rein a été mis sous machine à perfusion ou non et selon le type de donneur décédé
Tableau R28. Nombre de greffes par équipe selon que le rein a été mis sous machine à perfusion (donneur décédé en mort encéphalique à critères élargis - 2019)
Tableau R29. Modalités d’attribution pour les greffes rénales réalisées en 2019 à partir de donneurs décédés en état de mort encéphalique
Tableau R30. Evolution des modalités d’attribution pour les greffes rénales réalisées à partir de donneurs décédés en état de mort encéphalique
Tableau R31. Caractéristiques des inscrits ayant eu au moins une fois depuis leur inscription un taux de greffon incompatible à 85% ou plus, par année d'inscription
Tableau R32. Evolution du nombre de greffes combinées à une greffe rénale

L’année 2019 est marquée pour la deuxième fois consécutive par un recul de l’activité de greffe rénale issue de donneur vivant (-6%) avec un total de 510 greffes rénales (7,6 pmh), représentant 14% du total des greffes rénales réalisées dans l’année contre 16% en 2017 et 15% 2018.
 
Ces 510 greffes ont été réalisées par 42 des 47 équipes de greffes autorisées (

Tableau R23

) :

  • 8 équipes réalisent plus de la moitié de l’activité (soit de 21 à 62 greffes par équipe en 2019).
  • Seules 5 équipes sur les 34 équipes de greffes rénales adultes ont atteint ou dépassé l’objectif de 20% de greffes avec donneur vivant fixé par le deuxième Plan Greffe, dont une équipe atteint 30%.

La baisse du nombre de donneurs :

  • Touche plus particulièrement la classe des donneurs jeunes 18-35 ans qui représentait 16% des donneurs vivants en 2014 et représente désormais 9% des donneurs. L’âge moyen des donneurs est d’environ 51,5 ans depuis 4 ans, avec un âge minimal qui tend à s’élever autour de 22 ans et un âge maximal autour de 79 ans depuis 2012 ( Tableau R33  et  Tableau R37 ) ;
  • Ne concerne pas la greffe rénale pédiatrique avec un recours aux donneurs vivant qui s’élève à 23% (autour de 20,5% de 2015 à 2018) ( Tableau R35 ) ;
  • Est plus marquée pour les conjoints et pour les ascendants. En 2019, la répartition des liens entre donneur et receveur se compose en majorité de la fratrie (33%), des conjoints (27%) et des parents (19%) ( Tableau R36 ) ; 
  • Est observée malgré un recours quasi exclusif à la cœlioscopie : 97% en 2019 contre 80% en 2011 ( Tableau R34 ) avec un prélèvement préférentiellement du rein gauche (92%) ( Tableau R33 ).

Les receveurs bénéficiant d’un don de rein du vivant sont :

  • Plus âgés avec un âge moyen passé de 42 à 48 ans en 10 ans ( Tableau R37 ), environ la moitié des receveurs (49%) sont âgés de 30 à 55 ans et 7% sont âgés de 70 ans et plus en 2019 ( Tableau R19 ) ;
  • Moins immunisés avec 8% de receveurs hyperimmunisés (contre 16% parmi les receveurs d’un rein de donneur décédé de mort encéphalique) et 52,4% de patients non immunisés en 2019, en lien entre autres avec la fréquence moindre de receveurs en attente d’une retransplantation (9,6% en cas de donneurs vivants contre 15% en cas de greffes rénales issues de donneur décédé en mort encéphalique) ( Tableau R19 ) ;
  • Plus souvent greffés de manière préemptive (40%) contre 10% des greffes rénales issues de donneurs décédés ( Tableau R19 ) ;
  • Greffés en ABO incompatibles dans 12,6% des greffes issues de donneurs vivants en 2019 contre 5,5% en 2013 et 16% en 2017 (recul au cours des 2 dernières années) ( Tableau R38a ). 

Pour la seconde année consécutive, le programme de don croisé n’a pas permis la réalisation de greffe rénale en 2019 malgré la présence de 36 paires en attente au 31/12/19 et 3 échanges possibles enregistrés dans l’année (

Tableau R34

). Les donneurs inscrits en vue d’un don croisé sont majoritairement des conjoints (65%) puis des parents (9%) (

Tableau R46

), leur âge moyen est de 53 ans avec des extrêmes de 32 à 73 ans. 20% des receveurs inscrits dans le programme de don croisé sont hyperimmunisés (

Tableau R45

).

Le suivi des donneurs est obligatoire depuis la loi de bioéthique de 2004 et 5890 donneurs ont été enregistrés dans le registre des donneurs vivants depuis 2004 (

Tableau R42

). 

Les données du registre des donneurs vivant pour les années 2004 à 2018 permettent d’identifier (

Tableau R40

) :

  • La survenue d’au moins une complication péri-opératoire ou évènement déclaré chez 38% des donneurs en moyenne, variant de 22 à 42% des donneurs ;
  • Que les douleurs post opératoires sont la 1re cause (51%) des complications ou évènements déclarés suivies de ‘autres’ (15%), infections (12%), complications pulmonaires (7%) et réhospitalisations (6%) en 2018 ;
  • Que le taux de douleurs post-don est de 30% sur l’ensemble de la période (à interpréter avec prudence en présence d’un taux de 33% de données manquantes). La fréquence des douleurs est de 26% chez les donneurs âgés de 18-34 ans contre 32% chez les 65 ans et plus ( Tableau R39 ) ;
  • Que le débit de filtration glomérulaire médian estimé selon la méthode CKD EPI (sans la pondération liée à l’origine ethnique) passe de 104 ml/mn/1.73m² en préopératoire à 74 ml/mn/1.73m² après 1 an et 81 ml/mn/1.73m² après 5 ans avec cependant un taux de suivi très limité puisqu’il atteint 68% à 1 an, 37% à 5 ans et moins de 30% au-delà de 10 ans post-don ( Tableau R42 ). 

Le nombre de donneurs vivant à suivre s’élève à 5388 en 2019. Le nombre de donneurs à suivre par équipe s’échelonne entre 628 – 347 pour 3 équipes, 278 – 203 pour 8 équipes 172 – 106 pour 11 équipes et moins de 100 donneurs pour 12 équipes. Le taux de suivi adéquat par équipe (indicateur COP) est en moyenne de 77,5% avec des écarts importants entre équipes (

Tableau R41

). 
La tendance du suivi des donneurs vivants dans le registre n’est pas à l’amélioration depuis 2004 puisque 56,5% des DFG à 1 an sont renseignés en 2018 contre 75% et 78,5 en 2014 et 2004 respectivement ; ce constat nécessite un effort national d’amélioration. 

Prélèvement à partir de donneur vivant

Tableau R33. Evolution de l'activité de prélèvement sur donneur vivant
Tableau R34. Evolution du nombre de chirurgies par type

Greffe rénale à partir de donneur vivant

Tableau R35. Évolution de l'activité de greffe rénale selon le type de donneur
Tableau R36. Evolution depuis 2010 du nombre de greffes rénales avec donneurs vivants selon la relation entre le donneur et le receveur
Tableau R37. Evolution de l'âge des donneurs et des receveurs depuis 2010 (donneurs de résidus opératoires et dominos exclus)
Tableau R38a. Evolution du nombre de greffes de rein à partir de donneur vivant ABO incompatibles entre 2010 et 2019
Tableau R38b. Caractéristiques des greffes selon la compatibilité HLA en super-type

Suivis des donneurs vivants post don

Tableau R39. Fréquence des douleurs post-opératoires après le prélèvement chez les donneurs vivants de rein selon l'âge et le type d'intervention entre 2004 et 2018
Tableau R40. Evolution de la fréquence des complications péri-opératoires chez les donneurs vivants de rein entre 2004 et 2018
Tableau R41. Taux de suivi des donneurs vivants par équipe de greffe
Tableau R42. DFG médian des donneurs vivants de rein selon le temps de suivi (débit de filtration glomérulaire estimé par la formule CKD-EPI) prélevés entre le 1er mai 2004 et le 31 décembre 2019
Tableau R43. Taux de remplissage des DFG à 1 an pour les donneurs vivants de rein prélevés entre le 1er mai 2004 et le 31 décembre 2018

Dons croisés

Tableau R44. Evolution des inscriptions et greffes en don croisé au 31 Décembre 2019
Tableau R45. Caractéristiques des donneurs et des receveurs des paires inscrites entre le 01/01/2013 et le 31/12/2019
Tableau R46. Nombre de paires inscrites en don croisé selon la relation entre le donneur et le receveur depuis le début du programme en 2013

Sur l’ensemble de la période 2015-2018, le taux de non fonction primaire, le taux de reprise retardée de fonction et le débit de filtration glomérulaire estimé à 1 an varient selon le type de donneurs.

Le taux de non fonction primaire (% hors données manquantes) est de (

Tableau R47

) :

  • 3,5% en cas de donneurs vivants dont 9,3% en cas de receveurs pédiatriques.
  • 3,4% en cas de donneurs décédés de mort encéphalique à critères standards et 6,3% si le donneur est à critères élargis.
  • 12,3% en cas de donneurs de la catégorie II de Maastricht, en lien avec le délai d’ischémie chaude qui reste élevé de plus de 140 minutes en moyenne.
  • 2,3% en cas de donneurs de la catégorie III de Maastricht.

Le taux de reprise retardée de fonction (% hors données manquantes) est de (

Tableau R48

) :

  • 7,1% en cas de donneurs vivants. 
  • 25,7% en cas de donneurs décédés de mort encéphalique à critères standards.
  • 30,6% en cas de donneurs décédés de mort encéphalique à critères élargis avec un impact significatif du recours à la perfusion sur machine hypothermique, ce taux passant de 40,7% à 26,5% en cas de perfusion.
  • 72,1% en cas de donneurs de la catégorie II de Maastricht, en lien avec le délai d’ischémie chaude qui reste élevé de plus de 140 minutes en moyenne.
  • 16,5% en cas de donneurs de la catégorie III de Maastricht.

Le taux de non fonction primaire et de reprise retardée est étonnamment bas pour les greffes issues de donneurs de la catégorie III de Maastricht en regard des données de la littérature internationale et repose sur un protocole national avec un recours systématique à la circulation régionale normothermique, la perfusion sur machine, une ischémie froide courte et une induction déplétante.

Le débit de filtration glomérulaire estimé (formule CKD-EPI sans prise en compte de l’ethnie) (

Tableau R49

) : 

  • À 1 an post-greffe, dépasse 45 ml/mn/1.73m² pour plus de 77% des receveurs de greffons de donneurs vivants et décédés de mort encéphalique standards, 64% et 69% des receveurs de greffons Maastricht II et III respectivement.
  • À 1 an post-greffe, est inférieur à 45 ml/mn pour 65% des receveurs de greffons de donneurs décédés de mort encéphalique à critères élargis.
  • À 5 ans post-greffe, dépasse 45 ml/mn/1.73m² pour 74% des receveurs de greffons de donneurs vivants et 72% de donneurs décédés de mort encéphalique standards. 

La comparaison de la survie des greffons après greffe rénale, estimée par la méthode de Kaplan-Meier varie significativement avec :

  • La période de greffe avec une amélioration des résultats après 1996 avec une survie à 1 an de l’ordre de 91-92% mais un croisement des courbes de survie à 5 ans avec une baisse modeste mais significative de la survie à 5 ans passant de 80,0% à 78,1% entre les périodes [2006-2008] et [2012-2014], en lien probablement avec le vieillissement des receveurs et des donneurs (p<0,001) ( Figure R2 ).
  • L’âge du donneur avec une survie des greffons à 1 et 5 ans, sans et avec censure des décès, qui diminue pour chaque tranche d’âge après 60 ans (p<0,001) ( Figure R4a  et Figure R4b ).
  • L’âge du receveur avec une survie des greffons à 1 et 5 ans qui diminue pour chaque tranche d’âge après 60 ans (p<0,001) ( Figure R8a ). Cette différence diminue mais persiste après censure des décès (p<0,001) ( Figure R8b ).
  • Le type de donneurs, les meilleurs résultats étant obtenus à partir d’un donneur vivant avec une survie à 1 et 5 ans de 96 et 88,5% ( Figure R5 ), que le donneur soit apparenté ou non. Les survies à partir de donneurs décédés de mort encéphalique standards et de la catégorie III de Maastricht sont comparables (94 et 95% respectivement à 1 an) et supérieures à celles observées pour les donneurs décédés de mort encéphalique à critères élargis et ceux de la catégorie II de Maastricht (87 et 88% respectivement à 1 an) (Figure R6). 
  • Le rang de la greffe avec une moins bonne survie pour les retransplantations, surtout pour les greffes de rang > 2 (dont la survie à 5 ans est de 68% contre 79% pour les greffes de rang=1, p<0,001) ( Figure R7 ). 
  • L’immunisation anti-HLA avec une différence qui apparaît tardivement à 5 ans (p<0,001) ( Figure R9 ), mais qui est beaucoup plus marquée en cas d’anticorps anti-HLA dirigés contre le greffon et présents au moment de la greffe, différence qui apparaît dans ce cas dès 1 mois post greffe (p<0,001) ( Figure R12 ). Différence également observée en cas de greffe de donneur vivant en présence d’anticorps anti-HLA dirigés contre le donneur (DSA) (la survie à 5 ans est de 84% en présence de DSA contre 88% en l’absence de DSA) ( Figure R13 ).
  • Du nombre d’incompatibilités HLA avec une survie inférieure en cas de 4 à 6 incompatibilités HLA A, B, DR et en cas de plus 3 incompatibilités HLA classe II DR DQ (p<0,001) ( Figure R10  et Figure R11 ).
  • Une incompatibilité ABO en cas de greffe de donneur vivant.

La survie du receveur diminue significativement avec :

  • La période de greffe en lien avec des receveurs plus âgés et présentant un nombre de comorbidités plus élevé dans les périodes les plus récentes ( Figure R16 ).
  • L’âge des receveurs lors de la greffe dont la survie à 5 ans des receveurs adultes de moins de 60 ans est de 93% contre 80%, 71% et 61% pour les receveurs âgés respectivement de 61-70 ans, 71-75 ans et plus de 75 ans ( Figure R17 ). 
  • Le type de donneur dont la survie à 5 ans est plus basse en cas de donneur décédé (87%) comparée à la survie des receveurs après greffe de donneur vivant (95%). Les greffes de donneurs vivants sont réalisées chez des receveurs plus jeunes, moins immunisés, plus souvent de manière préemptive.
Tableau R47. Analyse de la non fonction primaire du greffon après greffe selon le type de donneur (2015-2018)
Tableau R48. Analyse du retard de fonction après greffe selon le type de donneur (2015-2018)
Tableau R49. Analyse du débit de filtration estimé à 1 an selon le type de donneur pour les greffés entre 2015 et 2018 (exclusion des arrêts de fonction et décès après greffe avant 1 an)
Tableau R50. Analyse du débit de filtration estimé à 5 ans selon le type de donneur pour les greffés entre 2011 et 2014
Tableau R51. Répartition des malades déclarés vivants avec un greffon fonctionnel dans les différentes équipes de greffe rénale, en fonction du délai écoulé depuis les dernières nouvelles : état de la base au 31 décembre 2019 des malades ayant eu une greffe rénale entre 2007 et 2018
Tableau R52. Estimation du nombre de malades porteurs d’un greffon rénal fonctionnel au 31 décembre 2019, par équipe de suivi

Malgré l’amélioration de l’exhaustivité des données de suivi des malades greffés rénaux, il n’est pas possible d’obtenir le nombre de malades porteurs d’un greffon fonctionnel par simple interrogation de Cristal. En effet, au 31 décembre 2019, 14% des malades greffés rénaux entre 1993 et 2018 ont un suivi datant de plus d’un an. Ainsi, l’estimation de ce nombre a été effectuée en deux étapes basées sur l’ancienneté des données de suivi du malade. Dans un premier temps, nous avons dénombré les porteurs d’un greffon fonctionnel dans Cristal (malades déclarés vivants sans arrêt de fonction du greffon) dont les dernières nouvelles dataient de moins de 18 mois (suivi annuel obligatoire dans Cristal). Pour les malades qui n’avaient pas fait l’objet d’une déclaration de décès ou d’arrêt de fonction du greffon et dont les données de suivi dataient de plus de 18 mois, le nombre de porteurs d’un greffon fonctionnel a été estimé en leur appliquant les taux de survie du greffon estimés sur la population globale.
 
Le nombre total de porteurs d’un greffon fonctionnel correspond à la somme de ces deux valeurs. Le chiffre ainsi estimé est encadré par deux bornes :

  • la borne inférieure correspond à l’hypothèse la plus pessimiste, selon laquelle les malades non suivis sont considérés comme en arrêt fonctionnel de greffon ou décédés. Cela signifie que seuls les greffés qui n’avaient pas fait l’objet d’une déclaration de décès ou d’arrêt de fonction du greffon au 31 décembre de l’année et dont les données de suivi dataient de moins de 18 mois étaient porteurs d’un greffon fonctionnel à cette date ;
  • la borne supérieure correspond à l’hypothèse la plus optimiste, selon laquelle les malades non suivis sont considérés comme porteurs d’un greffon fonctionnel. En d’autres termes, tous les greffés qui n’avaient pas fait l’objet d’une déclaration de décès ou d’arrêt de fonction du greffon au 31 décembre de l’année, quelle que soit l’ancienneté des données de suivi, étaient vivants et porteurs d’un greffon fonctionnel à cette date.

Le nombre de malades porteurs d’un greffon fonctionnel est un indicateur important de la charge de travail des équipes médico-chirurgicales de greffe qui doivent assumer le suivi d’une cohorte chaque année grandissante de malades sous traitement immunosuppresseur. Le nombre de porteurs d'un greffon fonctionnel estimé au 31 décembre 2019 varie d'une équipe à l'autre de moins de 500 à plus de 2 000 malades, hors équipes pédiatriques et outremer.
 
Le nombre estimé de porteurs de greffon fonctionnel en France est de 42 409 au 31 décembre 2019.

Survie greffon

Figure R2. Survie du greffon rénal selon la période de greffe.
Figure R3. Survie globale du greffon rénal (2007-2018)
Figure R4a. Survie du greffon rénal selon l'âge du donneur (1993-2018)
Figure R4b. Survie du greffon rénal avec censure des décès selon l'âge du donneur (1993-2018)
Figure R5. Survie du greffon rénal selon l'origine du greffon (2007-2018)
Figure R6. Survie du greffon rénal selon l'origine du greffon (2007-2018)
Figure R7. Survie du greffon rénal selon le rang de la greffe (2007-2018)
Figure R8a. Survie du greffon rénal selon l'âge du receveur (greffes 2007-2018)
Figure R8b. Survie du greffon rénal avec censure des décès selon l'âge du receveur (greffes 2007-2018)
Figure R9. Survie du greffon rénal selon l'immunisation du receveur (03/02/2009-2018)
Figure R10. Survie du greffon rénal issu de donneur décédé, en fonction du nombre d’incompatibilités HLA A, B et DR avec exclusion des retransplantations (2008-2018)
Figure R11. Survie du greffon rénal issu de donneur décédé, en fonction du nombre d’incompatibilités HLA DR et DQ avec exclusion des retransplantations (2008-2018)
Figure R12. Survie du greffon rénal selon la présence d'anticorps anti-HLA dirigés contre le HLA du donneur (hors donneur vivant, donneur décédé après arrêt circulatoire, 2009-2018)
Figure R13. Survie du greffon rénal issu de donneur vivant selon la présence d'anticorps anti-HLA dirigés contre le HLA du donneur (2010-2018)
Figure R14. Survie du greffon rénal issu de donneur vivant selon le lien entre le donneur et le receveur (2007-2018)
Figure R15. Survie du greffon rénal à partir de donneur vivant selon la compatibilité ABO (2009-2018)

Survie receveur

Figure R16. Survie du receveur après greffe rénale selon la période
Figure R17. Survie du receveur après greffe rénale selon l'âge à la greffe (2007-2018)
Figure R18. Survie du receveur après greffe rénale selon l'origine du greffon (2007-2018)

Évaluation des résultats des greffes rénales


La méthode de l’évaluation est détaillée dans le chapitre Organes. Les facteurs de risque utilisés en rein pour ajuster sur la gravité des receveurs et des donneurs sont : l’âge au moment de la greffe, l’indice de masse corporelle, durée de la dialyse avant l'inscription, néphropathie d'origine, comorbidités, nombre de greffes antérieures, durée d'attente avant greffe des receveurs, et âge, cause de décès, hypertension artérielle, diabète, débit de filtration estimé (formule Schwartz ou MDRD) des donneurs, et nombre d'incompatibilités HLA DR, mismatch CMV, type de greffon, rein mis sous machine à perfuser des greffes.
 
Le taux d’échec ajusté dans une équipe est considéré comme significativement différent de la moyenne nationale s’il se trouve en dehors de l’intervalle de confiance à 99%. Les équipes peuvent être identifiées par les informations présentées dans le tableau ci-dessous.

Cette année, 1 équipe a un taux d’échec de greffe significativement supérieur à la moyenne nationale et 1 a un résultat significativement inférieur à la moyenne nationale.

Les équipes non représentées sur le graphe sont celles qui ont réalisé 10 greffes ou moins sur la période ou présentent plus de 10% de perdus de vue. Les équipes strictement pédiatriques ont leur résultat dans le chapitre pédiatrique.
 

Figure R19. Test statistique d’écart du taux d’échec ajusté à la moyenne nationale : méthode du « funnel plot » pour les équipes de greffe rénale (avec des autorisations de greffe adulte)

En 2019, le nombre de nouveaux inscrits progresse (+3%) ainsi que le nombre de candidats en attente sur liste active (+7%). L’indicateur de pénurie s’est élevé à 2,2 greffons pour un receveur en attente sur liste active en 2018 et 2019 (contre 2 de 2014 à 2017).
 
Depuis 2010, les inscriptions des nouveaux malades sont majoritairement en liste inactive, progressant jusqu’à atteindre près de 3/4 des inscriptions, avec une durée d’inactivité à l’inscription qui dépasse 6 mois dans 1/3 des cas. Le motif principal des inscriptions inactives est la finalisation du bilan pré-greffe (80%) en lien avec des candidats plus âgés et comorbides. Conformément aux recommandations d’accès à la liste nationale d’attente de greffe rénale, les inscriptions préemptives progressent (41% des inscriptions en 2019).
 
L’activité de greffe rénale en 2019 est en légère progression (+2%) par rapport à 2018. 
En 2019, on observe une baisse des donneurs vivants, une stabilité des prélèvements des sujets en état de mort encéphalique par rapport à 2018 et une progression remarquable des prélèvements sur donneurs de la catégorie III de Maastricht. Les donneurs en état de mort encéphalique à critères élargis représentent désormais plus de la moitié des donneurs (52%), majoritairement mis sous machine de perfusion (82%) avec des résultats significativement favorables sur le taux de reprise retardée de fonction.

Le programme de greffes à partir de donneurs de la catégorie III de Maastricht, débuté en 2015 montre d’excellents résultats avec une reprise immédiate de fonction dans plus de 80% des greffes et une bonne fonction rénale à 1 an. Cette activité s’étend progressivement sur l’ensemble du territoire, environ un tiers des Centres Hospitaliers Universitaires ne sont pas encore autorisés à ce programme.

Les greffes à partir de donneur vivant représentent un potentiel important de greffes, leur nombre a doublé entre 2010 et 2017, mais pour la seconde année consécutive l’activité a reculé (soit moins 17% par rapport à 2017). La difficulté de préparation et d’organisation de ces greffes notamment pour certaines équipes d’accès aux blocs opératoires, explique en partie ces résultats. Une aide financière exceptionnelle a été décidée par la DGOS en 2019 pour soutenir cette activité. Cette aide va être pérennisée sous forme d’une nouvelle composante attribuée au suivi de la cohorte des donneurs vivants, ce d’autant que ce suivi mérite une amélioration du recueil de données dans le registre national.