Organes -Greffe intestinale

Les définitions des méthodes se trouvent dans la rubrique « Données générales et méthodes »

La greffe intestinale permet de suppléer la fonction de l'intestin grêle. Actuellement, elle n’est indiquée que lorsque la nutrition parentérale prolongée se heurte à des complications vasculaires, métaboliques ou hépatiques ne permettant pas sa poursuite. 

Au 1er janvier 2020, 3 patients étaient en attente d’une greffe intestinale (contre 10 en 2013 et 21 en 2010) et 1 nouveau patient a été inscrit dans l’année (contre 5 à 7 par an entre 2013 et 2010). 
Aucune greffe intestinale n’a été réalisée en 2019 et aucun malade n’est sorti de liste. 
L’activité cumulée de greffe intestinale est de 145 greffes depuis 1993. 

Parmi les 145 greffes réalisées entre 1993 et 2018, 41 étaient déclarées fonctionnelles aux dernières nouvelles (les dernières nouvelles datant de moins de 18 mois pour seulement 29 d’entre elles), 36 étaient déclarées en arrêt fonctionnel du greffon, 63 receveurs sont décédés et 5 receveurs ont été perdus de vue. Le nombre estimé de malades porteurs d’un greffon fonctionnel au 31 décembre 2019, calculé à partir des déclarations de suivi dans CRISTAL et des taux de survie du greffon mesurés sur la population globale, n’est que de 34 malades dont 22 avec un suivi sur le site de Necker Enfants-Malades.

Au total, l’activité de greffe intestinale isolée ou multiviscérale est faible en France, due au choix historique de développer une assistance nutritionnelle de qualité pour les malades et à un taux élevé de refus de greffons lié aux exigences de qualité du donneur et aux difficultés logistiques pour une disponibilité H24 de l’équipe chirurgicale. De plus, un médicament « orphelin », une entéro-hormone du nom de « Revestive » (contenant le principe actif téduglutide) est disponible depuis quelques années en France. Ce traitement augmentant les capacités d’absorption digestive du grêle restant en cas de grêle court, permet de sevrer plus de patients dépendants de la nutrition parentérale et semble diminuer les indications de la greffe intestinale.
Les résultats post greffe sont décevants mais d’interprétation délicate en regard des petits effectifs et des politiques d’inscription de malades à priori plus graves.

Le nombre restreint d’indications, la très grande technicité et complexité chirurgicale et médicale de ce type de greffe et les difficultés logistiques des équipes de prélèvement impliquent de limiter cette activité à un nombre limité d’équipes sur le territoire, de la coupler obligatoirement à une activité de greffe hépatique, et de favoriser une organisation en filière de soins autour d’un centre de référence. 
 

Tableau I1. Evolution de la liste d'attente et devenir des candidats à la greffe intestinale
Tableau I2. Evolution du nombre de greffes intestinales